Alors que les partenaires sociaux s’apprêtent à rouvrir les négociations sur l’indemnisation chômage, Hervé Chapron, ex-directeur général adjoint de Pôle emploi, livre un réquisitoire contre les politiques d’emploi publiques menées en France depuis trente ans, incapables d’endiguer le chômage de masse. Tout y passe, ou presque. Fusion de Pôle emploi ratée, gestion de l’Unédic grevée par les frais de fonctionnement de Pôle emploi, échec des politiques d’exonération fiscales liées aux embauches… Hervé Chapron a la dent dure envers tous les gouvernements, de la création de Pôle emploi imposée par Nicolas Sarkozy au pacte de responsabilité de François Hollande. Pour lui, les sempiternelles politiques d’exonérations de charges et de primes à l’embauche pour les entreprises n’ont pas prouvé leur efficacité et génèrent des effets d’aubaine. Alors que la lutte contre le chômage est devenue un enjeu électoral majeur, l’ex-dirigeant de Pôle emploi fustige le centralisme de l’État, qui refuse de déconcentrer les politiques emploi. Son livre propose plusieurs pistes. La principale serait de déléguer l’accompagnement des demandeurs d’emploi et les fonds de la formation aux régions pour coller aux réalités économiques des territoires. De quoi résoudre le problème du chômage ? Hervé Chapron y croit dur comme fer, appelant à « un plan Marshall » de la formation dans les territoires, afin de qualifier davantage les chômeurs en fonction des besoins locaux. Un investissement massif qui nécessiterait une nouvelle fiscalité de formation, plus seulement alimentée par les cotisations obligatoires des entreprises, mais aussi par l’impôt sur les sociétés ou des particuliers.