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L’exemplarité du manager

La chronique | publié le : 28.02.2017 |

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L’exemplarité du manager

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

Dans les cursus de management,

l’exemplarité est souvent mise en avant. L’ennui est que dans notre imaginaire, ce mot est vite associé à irréprochable, parfait. Qui peut s’enorgueillir d’être exemplaire ? En réalité, il s’agit plutôt de donner l’exemple et de s’appliquer à soi-même ce que l’on demande aux autres. Sur quels chapitres portent aujourd’hui les attentes d’exemplarité ?

Cohérence.

Il s’agit d’aligner ses paroles et ses actes. Chaque comportement compte : arriver à l’heure le matin, écouter les personnes, tenir ses délais, faciliter le travail de tous, se montrer redevable vis-à-vis de l’équipe… Il est tellement tentant de profiter de sa position de manager pour s’extraire momentanément des règles du jeu collectives !

Responsabilité.

Certains managers croient qu’ils peuvent se comporter comme ils le veulent et que leurs actions « hors du cadre » sont sans conséquence. C’est faux. Les salariés voient tout, et ce qu’ils ne voient pas, ils le captent. Faire des entorses aux principes collectifs pour privilégier ses préférences est tout de suite épinglé : le manager aura ensuite beaucoup de mal à inspirer et motiver ses collaborateurs. Car à leurs yeux, il n’a pas un comportement responsable, il n’est pas fiable.

Valeurs.

Lorsqu’une entreprise affiche ses valeurs, c’est bien pour que celles-ci inspirent l’action, et non pour faire de la décoration. Tolérer les écarts est dangereux. C’est comme hurler avec un haut-parleur : « Ici, nous avons deux poids, deux mesures. Selon qui vous êtes, les valeurs s’appliquent ou non. » Donc en fait, les valeurs on s’en moque. Redoutablement destructeur pour l’entreprise… Si les managers ne portent pas les valeurs, peut-on espérer un climat de confiance et d’engagement ?

Posture.

Le piège le plus fréquent est de croire que la fonction de manager rend supérieur. Au 21e siècle, le leader-facilitateur est plutôt celui qui facilite le travail de ses collaborateurs. Il les écoute avec attention et les aide à progresser pour mieux atteindre leurs objectifs. Il se met au service de l’équipe et collabore en proximité. L’exemplarité consiste donc à se placer “à côté” des personnes, pas au dessus, et à rassembler tout le monde au service du projet.

Équité.

Les collaborateurs attendent du manager de la justice et de l’impartialité. Pas facile, alors que nous avons tous nos sympathies. Mais dans une équipe, c’est important que le manager ne fasse pas de différences et que tout le monde se sente considéré à égalité. Attention au temps passé avec les uns plutôt que les autres, aux informations confiées à quelques privilégiés, aux déjeuners pris de préférence avec les mêmes, aux textos envoyés à certains… Et oui, c’est exigeant l’exemplarité !

Dire “nous” et non “moi je”.

Quand on prône l’esprit d’équipe, c’est mieux de mettre son discours au diapason de ses intentions. Le manager qui s’exprime avec des “moi je” donne l’impression d’être centré sur lui-même. Dire “nous”, c’est faire de la place à l’équipe, valoriser les contributeurs au lieu de se mettre en avant. Un grand leader se reconnaît à ces signes discrets, mais qui parlent si fort…