JEUNE FRANÇAISE DE 27 ANS expatriée à Berlin, Mathilde Ramadier raconte son expérience de « content manager » dans deux start-up berlinoises. Un récit au vitriol où elle dénonce, derrière l’image pseudo-détendue des jeunes start-up, un univers en réalité impitoyable : management obsédé par la transparence, esprit malsain de compétition entre salariés, jeunes patrons narcissiques dévorés par l’ambition, salaires misérables… Avec une jolie plume acide, Mathilde Ramadier dépeint l’envers du décor des jeunes pousses du numérique, stigmatisant un « management infantilisant » où un retard se paie par des confiseries et des croissants pour toute l’équipe. Son livre, truffé d’anecdotes, est à la fois dur et drôle. Mais c’est aussi un témoignage sur la désillusion de cette génération Y, « génération à 1 000 euros » dit-elle, surdiplômée et précaire, qui enchaîne les CDD sous-qualifiés. Il offre une réflexion intéressante sur la perception des nouveaux métiers du web (content manager, community manager). Pour Mathilde Ramadier, ils riment avec « appauvrissement intellectuel, », tant les tâches sont répétitives et dictées par le référencement de Google. À méditer.