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Sur le terrain

Prévention : Un réseau d’encadrants pour prévenir les RPS dans la Sarthe

Sur le terrain | publié le : 14.02.2017 | Catherine Sanson-Stern

Le service sécurité au travail du centre de gestion de la Sarthe a mis en place en 2012 un réseau d’encadrants volontaires pour prévenir les risques psychosociaux dans 50 communes.

« C’est en accompagnant les communes pour la mise en place de leur DUERP (le document unique d’évaluation des risques professionnels) que nous avons commencé à repérer des problèmes d’organisation du travail, relationnels ou d’exigences émotionnelles se traduisant par des risques psychosociaux », explique Stéphanie Barbeau, responsable du service sécurité au travail du centre de gestion (CDG) de la Sarthe auxquels sont affiliés 457 communes ou établissements publics employant 6 267 agents, pour la gestion de leur personnel territorial.

Pour aborder le problème, le CDG 72 a décidé en 2012 de créer un réseau d’encadrants sur la thématique des RPS, avec le soutien du Fonds national de prévention de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales(1).

Après plusieurs réunions d’information, 58 directeurs des services techniques, directeurs généraux des services et secrétaires de mairie de 50 collectivités, surtout de communes de moins de 50 agents, ont accepté de s’y engager. Objectif : mieux appréhender les dimensions de ces risques et pouvoir faire des propositions dans leurs collectivités. En 2014, le groupe a élaboré un questionnaire de diagnostic des RPS qui a été distribué aux 2 000 agents de leurs collectivités.

Organisation à améliorer

Les 1 200 réponses analysées de façon anonyme par le CDG ont permis de repérer ce qui va bien (le rapport à l’environnement de travail et la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle) mais aussi les points à améliorer, notamment dans l’organisation du travail. Les cadres A et B ont signalé une charge de travail très intense et parfois des difficultés à trouver leur place vis-à-vis de leurs élus.

Des questionnaires ont aussi révélé des rapports sociaux délicats dans certaines collectivités. Sept d’entre elles ont fait l’objet d’une alerte à cause de situations de mal-être importantes, de résultats globaux inférieurs aux autres et de stress plus élevé pour les agents. Le CHSCT départemental s’est saisi de ces cas. Une délégation de deux élus et de deux représentants du personnel, accompagnés d’un membre du service sécurité au travail du CDG, a déjà rencontré élus et assistants de prévention de six de ces sept collectivités pour les épauler dans la mise en place de démarches de prévention des RPS. « C’est un exercice nouveau et compliqué, reconnaît Daniel Coudreuse, président du CHSCT départemental et maire d’une commune de 1 600 habitants. Nous leur avons dit que nous n’étions pas là pour punir, mais pour donner des conseils et voir où ils en étaient. Nous avons été rassurés car il y a eu des améliorations depuis l’enquête. »

Démarche spécifique

Certaines communes n’ont pas attendu cette visite pour enclencher une démarche spécifique, avec l’aide de la médecine professionnelle et préventive et d’un psychologue du travail. « Le gros point noir, c’est la communication avec des agents qui ne se sentent pas écoutés, soutenus, et des élus qui demandent des tâches aux agents qui n’y répondent pas de manière satisfaisante, observe Stéphanie Barbeau. L’objectif est que les agents se sentent bien au travail pour réduire l’absentéisme et que les élus puissent répondre à leur commande de satisfaire leurs usagers. »

Le réseau a également permis de mettre en valeur les bonnes pratiques comme celles de Parigné-l’Évêque, commune de 5 000 habitants près du Mans, dont les 62 agents témoignent de plus de bien-être au travail et de moins de stress qu’ailleurs. « Nos recettes ? Écoute des agents, soutien de la hiérarchie et des élus en cas de difficulté, reconnaissance du travail accompli », résume Patrick Desmaroux, le directeur général des services.

En 2017, le CDG souhaite étendre la campagne sur les RPS à toutes les collectivités adhérentes, mettre en place des procédures pour les cas graves comme les suicides et faire monter en compétences les équipes pour accompagner les communes à intégrer les RPS dans leur DUERP.

(1) Le Fonds national de prévention de la CNRACL apporte un soutien méthodologique et attribue des subventions qui compensent le temps des agents investis dans la démarche de prévention. Il a noué des partenariats avec 61 centres de gestion pour favoriser son intervention auprès des petites collectivités.

Auteur

  • Catherine Sanson-Stern