Ils sont jeunes, pleins d’entrain et ils ont dix minutes pour se présenter, expliquer leur intérêt pour telle entreprise, faire une bonne impression et décrocher la place qu’ils convoitent. Depuis 2009, la Chambre de commerce et d’industrie (IHK) de Cologne organise une fois par an un speed dating insolite, destiné à mettre en relation des entreprises cherchant des apprentis et des jeunes souhaitant suivre une formation en alternance.

« L’idée est née d’une situation d’urgence », explique Carsten Berg, responsable de l’activité conseil en formation professionnelle au sein de l’IHK de Cologne. À l’été 2009, peu avant le début de l’année d’apprentissage qui démarre le 1^er septembre, l’IHK avait été contactée par de nombreuses entreprises encore à la recherche d’apprentis. Dans le même temps, l’Agence pour l’emploi lui avait signalé qu’elle avait encore une longue liste de jeunes en recherche. « Nous avons alors eu l’idée de rapprocher l’offre de la demande d’une manière simple en organisant des speed dating de l’apprentissage. »

Né à Cologne, ce concept a rapidement rencontré un vif succès outre-Rhin. Aujourd’hui plus de la moitié des chambres de commerce et d’industrie organisent des rencontres similaires et certaines entreprises font de même dans leurs propres locaux. Selon Carsten Berg, plusieurs facteurs expliquent cette réussite. Ce dispositif augmente les chances des jeunes, notamment ceux n’ayant pas eu de bons résultats scolaires, d’obtenir une place d’apprentissage. « Envoyé par la poste, leur dossier n’aurait sans doute pas été retenu par l’entreprise. Grâce à ces rencontres, ils peuvent avoir un contact direct avec les entreprises et briller par leur personnalité et leur motivation. » Pour les entreprises, confrontées à une pénurie croissante d’apprentis, il s’agit d’un moyen supplémentaire pour trouver des talents. Pour les petites entreprises peu connues, les speed dating offrent également des opportunités inédites. Quand cinq candidats font la queue devant la table d’une entreprise connue, comme Aldi par exemple, les jeunes savent tout de suite combien de temps ils doivent patienter et peuvent en attendant aller voir des responsables RH d’entreprises moins célèbres. Mais, d’une manière générale, l’IHK, qui publie la liste des entreprises présentes plusieurs semaines avant la rencontre, recommande à tous les candidats de bien se préparer. « Nous leur conseillons d’apporter leur dossier de candidature en nombre suffisant et de se rendre sur le site Internet des entreprises convoitées pour avoir une idée de leurs activités, explique le conseiller en formation. Le déroulement de l’entretien est laissé au libre choix de l’entreprise. Nous ne donnons pas de directives. » Quand l’échange se passe bien, le candidat reçoit un nouveau rendez-vous, cette fois-ci pour un vrai entretien d’embauche. Les plus chanceux obtiennent tout de suite un contrat d’apprentissage.

Ce système n’est-il pas une concession faite à la mode des castings télévisés ? « C’est vrai qu’au départ, notre idée n’a pas plu à tout le monde, répond en souriant Carsten Berg. Certaines entreprises étaient sceptiques et se demandaient à quel type de candidats elles auraient affaire. Mais ces réticences ont disparu aujourd’hui. » Les chiffres étayent ses propos. Chaque année, le speed dating de Cologne attire plus de 80 entreprises qui ont entre 250 et 300 places d’apprentissage à pourvoir. À l’issue de la rencontre, plus d’un tiers des places libres est occupé. Le format séduit aussi les jeunes qui viennent en masse (2 000 candidats en juin 2016) et qui postent des commentaires très positifs sur Facebook ou Instagram. Le prochain speed dating à Cologne aura lieu le 9 mars 2017. Les jeunes en recherche auront alors dix minutes pour convaincre et décrocher les étoiles.

BERLINER ZEITUNG. Formation à de nouvelles activités

Selon un projet du syndicat IG Metall, les salariés devraient pouvoir à l’avenir réduire leur temps de travail à salaire constant, afin de suivre une formation dans un nouveau domaine d’activité de l’entreprise. Il s’agit d’ouvrir des perspectives dans un monde du travail en profonde mutation, a expliqué Jörg Hoffmann, le président de l’IG Metall. La mondialisation, la numérisation et la remise en cause des modèles traditionnels engendrent un sentiment d’insécurité chez de nombreuses personnes. « Un changement radical dans la politique du marché de l’emploi et de la formation s’impose. » 26 janvier 2017. Berliner Zeitung, quotidien berlinois.

FRANKFURTER RUNDSCHAU. Les inégalités s’accroissent Depuis la réunification, la performance de l’économie allemande a progressé d’un cinquième. Mais tous les ménages n’en ont pas profité de la même façon. Les plus pauvres ont encore moins d’argent qu’en 1991, selon l’analyse de l’institut de recherche économique DIW. Les revenus des personnes aisées ont au contraire fortement augmenté. Les inégalités sociales se creusent, le risque de pauvreté s’intensifie pour les chômeurs, mais aussi pour les retraités et les personnes actives. Et cela en dépit du boom sur le marché de l’emploi. 25 janvier 2017. Frankfurter Rundschau, quotidien national, tirage (2013) : 87 000 exemplaires.