Alors que l’euroscepticisme gagne du terrain depuis la crise de la Grèce, ce livre de Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, coécrit avec la journaliste Marie-Paule Virard, l’affirme : sortir de l’Europe, et surtout de l’euro, serait catastrophique pour la France, le retour au franc et sa dévaluation conduiraient notamment à faire flamber les taux d’intérêt, cassant la capacité d’investissement des entreprises, avec à terme la suppression de milliers d’emplois. Patrick Artus reconnaît néanmoins un échec du rôle de solidarité de la monnaie unique : les capitaux ne circulent plus depuis la crise de 2008, l’épargne allemande ne sert pas aux pays qui ont en besoin, comme l’Espagne ou l’Italie, et les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne sont intervenues trop tôt et ont conduit la Grèce et l’Espagne à réduire les salaires.

De cette analyse très financière, il en déduit qu’il faut repenser la zone euro. Comment ? Partisan d’un fédéralisme européen, Patrick Artus défend ici l’idée d’une meilleure « coordination » des politiques économiques et fiscales entre les pays de la zone euro, ou la création d’un fonds d’investissement pour les entreprises. Il va même jusqu’à proposer de mettre en commun certains pans de la protection sociale, comme l’assurance-chômage, qui pourrait être ainsi redistribuée aux pays les plus fragilisés.