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L’enquête

Norauto : Combiner le télétravail et le travail à distance

L’enquête | publié le : 14.02.2017 | Lydie Colders

Outre son accord de télétravail qui concerne une quarantaine de salariés de son siège près de Lille, Norauto teste aussi depuis un an le travail à distance pour ses managers.

Plutôt précurseur, Norauto s’est engagé dans le télétravail depuis sept ans. Depuis 2009, le groupe lillois spécialisé dans l’entretien des véhicules, qui emploie 5 500 salariés en France, a conclu plusieurs accords d’entreprise sur le télétravail à domicile. Le dernier en date, signé en 2015, court jusqu’en 2018. S’il concerne l’ensemble des salariés du groupe, et notamment ceux des 250 magasins Norauto en France, le télétravail a surtout été introduit pour répondre à la demande de certains salariés du siège social (530 personnes), situé à Lesquin, dans la banlieue lilloise : « Notre objectif était de réduire les déplacements en voiture, explique Anne-Danièle Fortunato, DRH de Norauto. Nous sommes installés dans un centre routier en périphérie de Lille, et confrontés à des embouteillages quotidiens. »

Une organisation acceptée

Aujourd’hui, 40 salariés du siège ont signé un avenant et travaillent chez eux, en majorité un jour par semaine, l’accord allant jusqu’à deux jours de télétravail par semaine. Un succès modeste et globalement stable. Pour Anne-Danièle Fortunato, « l’important est que le télétravail soit vraiment entré dans nos habitudes et c’est le cas. Il ne pose pas de problème aux managers. Et concerne aussi bien les membres du comité de direction que certains employés ». Comme dans d’autres entreprises, les demandes de télétravail, sur la base du volontariat du salarié, sont soumises à l’accord du manager. Outre la fourniture des équipements par la société (ordinateur et téléphone portable), l’accord prévoit une indemnité de 18 euros par mois pour couvrir les frais du travail à domicile.

Si les syndicats sont favorables au télétravail (l’accord d’entreprise de Norauto de 2015 a été signé par quatre syndicats : CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO), la négociation du dernier texte a buté sur un point : l’apparition du travail à distance. Le souhait de la DRH d’expérimenter le travail à distance dans « un tiers-lieu » a suscité la méfiance de la CFE-CGC et surtout de la CFDT, qui s’inquiétaient du flou de la proposition. « La direction nous a dit qu’il s’agissait de permettre à un salarié d’aller travailler dans un magasin Norauto ou dans un espace de bureaux partagés, explique Sylvestre Aïssi, DSC CFDT de Norauto. Mais ni la notion de tiers-lieu, ni les salariés concernés n’étaient précisés. Il aurait pu s’agir de mobilités plus ou moins déguisées au sein de notre réseau, avec des salariés appelés en renfort dans un autre magasin en cas de sous-effectifs. » Face aux craintes des syndicats, le travail à distance a donc été retiré de l’accord sur le télétravail. Il fait l’objet d’une expérimentation unilatérale de la direction, dans le cadre d’un autre accord sur la qualité de vie au travail.

Lancée en 2016, l’expérimentation du travail à distance prévoit qu’un salarié puisse travailler de manière régulière ou occasionnelle à domicile, dans un centre Norauto ou dans un espace de coworking, en accord avec son supérieur. « Il s’agit de donner de la souplesse aux managers, qui peuvent travailler une journée dans un magasin lors d’un déplacement ou une demi-journée chez eux. C’est plus souple que le télétravail fixé à un ou deux jours par semaine », estime Anne-Danièle Fortunato.

Expérimentation concluante

Le test s’achèvera en octobre 2018. Mais la formule séduit déjà, presque autant que le télétravail : en un peu moins d’un an, 30 cadres du siège ont demandé à travailler à distance, selon la DRH.

Repères

Activité

Entretien de véhicules.

Effectifs France

5 500 salariés.

Chiffres d’affaires Mobivia groupe

1,76 milliard d’euros.

Auteur

  • Lydie Colders