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L’enquête

AXA France : Le télétravail, bon pour les salariés, bon pour l’entreprise

L’enquête | publié le : 14.02.2017 | E. F.

Après avoir longtemps hésité, AXA s’est décidé à ouvrir le télétravail à nombre de ses salariés et à le rendre plus flexible. Le dernier accord sur le sujet reconnaît que le télétravail contribue à la fois au bien-être des salariés, mais aussi à une meilleure organisation de l’entreprise.

Vingt-cinq télétravailleurs en 2008, 200 en 2010, 500 en 2013, 1 000 fin 2016, potentiellement 9 000 à moyen terme sur 13 000 salariés. La montée en puissance du télétravail chez AXA France s’est faite progressivement, elle pourrait maintenant s’accélérer. « Nous expérimentons, et si ça marche, nous généralisons, explique Sibylle Quéré-Becker, directrice du développement social d’AXA France. Nous procédons ainsi parce que le télétravail a un impact sur l’organisation et qu’il faut que les managers y adhèrent. » « La direction craignait de se laisser dépasser par l’engouement des salariés pour le télétravail », relève, pour sa part, Sylvie Séraline, déléguée centrale CFDT d’AXA France. « Au départ, il y avait davantage de demandes de télétravail que d’autorisations, admet Sibylle Quéré-Becker, puis nous avons élargi les possibilités d’accès. »

Le dernier accord de télétravail de l’entreprise, signé en novembre 2016, pourrait rompre avec l’approche prudente qui caractérisait le précédent accord de 2013 et les expérimentations antérieures. Les signataires y affirment leur volonté de « simplifier l’accès au télétravail » et adoptent des dispositions en ce sens : le mercredi devient télétravaillable, le temps de trajet et l’ancienneté ne sont plus des conditions, les avenants au contrat de travail sont tacitement reconduits, le refus d’une demande de télétravail doit être argumenté et les formules sont assouplies.

9 000 salariés éligibles

Au final, 9 000 salariés sur les 13 000 que compte AXA France sont désormais éligibles. Auparavant, ceux qui habitaient trop près de leur bureau ou qui n’avaient pas assez d’ancienneté, ou qui travaillaient sur des plate-formes téléphoniques, ne pouvaient pas télétravailler. Ils le peuvent désormais. « La condition du temps de transport était trop vague et constituait un frein », note Sylvie Séraline. En revanche, les 3 000 à 4 000 nomades (commerciaux ou administratifs), ainsi que les 300 gestionnaires de contrats d’assurance qui manipulent des données de santé confidentielles et protégées par la loi sont exclus. La direction examine la situation de ces derniers afin qu’ils puissent également télétravailler mais ne prévoit rien pour les nomades.

Comme auparavant, une formule hebdomadaire (deux jours fixes maximum) coexiste avec une formule mensuelle. Cette dernière constitue une des originalités de l’organisation d’AXA : les cadres au forfait-jours peuvent télétravailler 8 jours (4 jours dans le précédent accord) par mois, qu’ils placent comme ils le veulent en accord avec leur manager. Il s’agit de leur faciliter « des phases d’étude et de réflexion nécessaires dans leur métier », expliquent les signataires. Une autre façon de dire qu’ils ont besoin de sortir de leur open space pour se concentrer. « Les principales raisons pour lesquelles les salariés veulent du télétravail ne sont pas seulement les transports et la recherche d’autonomie, c’est aussi la lassitude de l’open space », relève Christian Belleville, délégué central CFE-CGC d’AXA France. Ce dernier avait demandé que la formule mensuelle soit ouverte aux non-cadres, mais sans succès. Cette souplesse permet en outre aux managers d’organiser plus simplement les réunions.

La seule mesure en retrait par rapport au précédent accord est la réduction du remboursement forfaitaire mensuel. Il passe de 40 euros à 25 euros. En effet, le remboursement n’était, jusqu’à présent, pas soumis à des cotisations sociales. Puis les Urssaf ont décidé de l’intégrer partiellement dans l’assiette de cotisations. Le coût du remboursement a donc été majoré pour l’entreprise, et la direction a décidé de le baisser. « La direction a manqué d’imagination, regrette Sylvie Séraline. L’entreprise aurait pu davantage prendre en charge les frais de repas, par exemple, afin de maintenir le forfait à son niveau précédent. » Pour cette raison, la CFDT a hésité à signer mais s’est résignée devant la forte attente des salariés.

Facteur d’attractivité

Cet assouplissement de la direction intervient dans un contexte particulier de recherche de nouvelles formes d’organisation visant à renforcer la coopération, la confiance et l’innovation. À côté de l’accord télétravail, AXA a signé un accord sur l’organisation du travail en avril 2016. Le télétravail y est décrit comme vertueux pour la conciliation des temps de vie des salariés, mais aussi comme une réponse à l’aspiration de ces mêmes salariés à des « formes d’organisation du travail ouvertes et modernes également susceptibles d’être facteur d’attractivité pour les meilleurs talents ». D’abord au service des salariés, le télétravail se met aussi au service de l’entreprise.

Repères

Activité

Assurance.

Effectifs AXA France

13 000 salariés.

Chiffre d’affaires monde

99 milliards d’euros.

Auteur

  • E. F.