Meryem le Saget Conseil en entreprise
en transition vers un monde nouveau ? Pour le moment, nous semblons accumuler les symptômes de deux maladies bien résistantes : le narcissisme et le matérialisme. Conjuguez les deux, et vous obtenez l’enfer : chacun reste centré sur son intérêt personnel, en pensant qu’il le vaut bien. Et s’il ne le fait pas, son entourage lui reproche d’être naïf ou de ne pas avoir d’ambition.
il nous faudrait davantage d’esprit collectif, pas moins. Le défi du xxie siècle est de mieux vivre ensemble, pas de s’en tirer mieux que les autres. En adoptant de nouveaux réflexes, chacun peut contribuer à changer la donne.
et faire ce que l’on dit. On pourrait même ajouter « penser ce que l’on dit ». Finies les dissimulations et les manipulations. L’exigence de transparence émerge partout. Les personnes veulent de l’authenticité et de la cohérence. Elles sont devenues multisensorielles, elles captent très bien le juste ou le faux, les approximations et les faux-semblants. Parler vrai devient donc le choix le plus efficace et le plus intelligent.
en regardant son interlocuteur dans les yeux, et sans faire autre chose. Soi-même on se connaît, c’est l’autre que l’on a besoin de comprendre. Pour y parvenir, il faut être présent ; saisir son intention, capter ses émotions. Écouter sans jugement, en évitant de cataloguer ses propos ou de terminer ses phrases. Nous sommes tellement encombrés, mentalement et émotionnellement, que l’attention est devenue une ressource rare. Résultat : au lieu de mieux se comprendre, chacun reste dans son monde. Que d’occasions manquées, des dizaines de fois par jour ! Et si l’on agissait autrement, en écoutant pleinement la prochaine personne avec laquelle on échange ?
C’est la marque de l’avenir. Celui qui entre en réunion avec ses certitudes et en ressort avec les mêmes convictions fait du sur place. La vie n’est pas une joute où l’on confronte ses arguments entre collègues afin de mesurer sa valeur. Pour changer de registre, rien de tel que la curiosité et l’ouverture d’esprit. S’intéresser à ce qui est différent de soi, essayer de comprendre ce qui nous semble bizarre, inconnu, nouveau, ou même erroné. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est important d’essayer. La curiosité est la porte d’entrée de l’intelligence.
Porter un regard positif sur les situations, exprimer ce que l’on apprécie et partager son enthousiasme : rien de tel pour alléger l’atmosphère. Quand le quotidien est complexe, la personne qui voit le positif est une bénédiction. Bonus supplémentaire, cette bonne humeur chaleureuse est contagieuse. Attention à l’ironie, cependant. Car, même si une moquerie semble drôle, elle envoie une petite pique à quelqu’un. En fait, c’est le premier stade de l’agressivité. Pour éviter ce piège, gardons un regard généreux et privilégions l’humour.
L’humilité est une vertu de roi, disait Voltaire. L’arrogance, le besoin de se mettre en avant, de briller ou de paraître sont des postures dépassées, car elles ne construisent rien de positif. En se prenant pour quelqu’un, non seulement on se trahit soi-même, mais on empoisonne les autres. Agir en restant simple et authentique fait bien plus avancer les choses.