À l’origine, dans la vénérable “boîte à idées”, la forme et la fonction se confondaient. Aujourd’hui, les programmes d’innovation participative sont souvent pilotés à partir d’une plateforme numérique. Dans tous les cas, le postulat est le même : les bonnes idées viennent du terrain. Le système de management Kaizen, très développé dans l’industrie et qui a fait la performance des grandes entreprises japonaises, est en partie construit sur cette conviction. Il vise des petites améliorations continues des postes de travail ou des process, avec un système de recueil des suggestions très formalisé.

L’ambition est différente avec l’innovation participative, laquelle autorise aussi les collaborateurs à penser “en dehors du cadre”. « Exprimez vos idées, même si elles sont farfelues », encourage l’une des entreprises de notre enquête. Le système est vertueux : l’entreprise améliore sa performance économique ou sociale, les salariés contributeurs y gagnent en reconnaissance, et sont parfois rétribués.

Mais la créativité ne se décrète pas. Le système de recueil des suggestions ne peut se résumer à une application dédiée ; les idées doivent être concrétisées rapidement, connectées au projet de l’entreprise. Comme souvent, le volet managerial est le plus délicat : accorder du temps non directement productif aux salariés, rendre visible les innovations, organiser un système de rétribution – monétaire ou non –, former les managers, voire les évaluer sur leur capacité à encourager les modes collaboratifs et la créativité de leurs équipes… Car les meilleurs outils ne valent que par leur intégration à un véritable management des idées.