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Canada : Emploi : Trump inquiète le Canada

Sur le terrain | International | publié le : 31.01.2017 | Ludovic Hirtzmann

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Canada : Emploi : Trump inquiète le Canada

Crédit photo Ludovic Hirtzmann

Donald Trump veut renégocier l’Alena, l’accord de libre-échange nord-américain dont le Canada est partie prenante. Les secteurs automobile et forestier canadiens redoutent les conséquences sur l’emploi d’une politique républicaine, encore mal définie.

Haro sur les ressources humaines ! Le président américain Donald Trump a déclaré le 22 janvier, au surlendemain de son investiture : « Nous allons rencontrer le premier ministre du Canada et le président du Mexique et nous allons commencer des négociations liées à l’Alena. » Le locataire de la Maison blanche rencontrera son homologue mexicain le 31 janvier. Aucune date n’est prévue pour Justin Trudeau. Incertitude aussi sur ce que Donald Trump pourrait faire précisément de l’Alena, ratifié il y a 25 ans. Ottawa s’inquiète pour son bassin d’emplois dans le secteur automobile. Plus de 125 000 Canadiens sont salariés dans les usines d’assemblage de Ford ou de General Motors de l’Ontario.

96 % des exportations canadiennes d’automobiles filent vers les États-unis. Ce secteur a beaucoup souffert pendant la crise financière de 2008 qui a provoqué des dizaines de milliers de licenciements. Pour réduire leurs coûts, les usines d’assemblage américaines ont licencié, taillé à la hache dans les fonds de pension, puis réembauché à coûts réduits. À l’aube du mandat Trump, les échanges entre les deux pays sont déséquilibrés dans ce secteur. Les États-Unis exportent pour 32 milliards de dollars d’automobiles au Canada contre 57 milliards de dollars dans l’autre sens. Trump forcera-t-il les firmes américaines à fermer leurs usines au Canada ? L’un des porte-parole de la Maison Blanche a laissé planer le doute sur les intentions de la nouvelle administration. Car ce n’est pas si simple, selon une récente note de l’institut économique de Montréal (IEDM). « L’imposition de contraintes à la frontière canado-américaine permettrait peut-être des gains à court terme pour un nombre restreint de travailleurs américains, mais les consommateurs devront payer davantage pour obtenir la même voiture. À plus long terme, les entreprises situées aux États-Unis pourraient voir leur compétitivité relative diminuer face aux fabricants japonais, sud-coréens et européens. Si cela se produit, le nombre de voitures produites sur le sol américain pourrait diminuer et des emplois seraient perdus », souligne l’IEDM.

Tous secteurs confondus, 75 % des exportations canadiennes vont vers les États-Unis. « La santé de l’économie canadienne dépend de celle des États-Unis et de l’ouverture des frontières aux produits et aux services canadiens. De nombreuses PME qui n’ont pas les moyens d’explorer les marchés ailleurs qu’aux États-Unis pâtiront d’une fermeture des frontières », confie le professeur de droit international économique de l’université Laval de Québec, Richard Ouellet.

L’épineux dossier du bois d’œuvre

L’industrie forestière est particulièrement inquiète. Une renégociation de l’Alena, notamment dans l’épineux dossier du bois d’œuvre, en litige depuis déjà une dizaine d’années, est à prévoir. Alors qu’une entente aurait été possible avec une administration démocrate, le négociateur en chef du Québec dans ce dossier, Raymond Chrétien, déclarait récemment à Radio-Canada : « Les pressions sur le Canada seront très fortes. Déjà, la part de marché que nous avons est remise en question par les producteurs américains […] C’est 62 000 emplois au Québec, c’est des centaines de milliers au pays. »

Seule province à se réjouir, l’Alberta. Donald Trump va privilégier les entreprises pétrolières. L’oléoduc Keystone XL, qui doit convoyer le pétrole de l’Alberta vers les raffineries du Texas, va voir le jour. Ce qui, selon l’ex-économiste de la Banque du Canada Jean-Pierre Aubry, ne contribuera qu’à la création de peu d’emplois au Canada. Reste que, le 23 janvier, l’administration Trump a refroidi l’Alberta en évoquant une possible taxation du pétrole et du gaz canadiens.

Si Ottawa ne peut pas engager une guerre commerciale avec Washington, le Canada reste le deuxième partenaire commercial des États-unis. Plus de neuf millions d’emplois américains dépendent du Canada, qui est la principale destination d’exportation de 35 États américains. Bien que préoccupé, le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, confie : « Monsieur Trump est un homme d’affaires. Ses préoccupations sont plus la Chine et le Mexique. » Avant de conclure en se voulant rassurant : « Il y a un équilibre des échanges entre les États-Unis et le Canada. Le Canada n’est pas une menace. »

Dans les médias

AGENCE DE PRESSE DU CANADA. Stress et cancer

Une étude universitaire canadienne révélée par l’agence de presse canadienne souligne des risques de cancers accrus pour les travailleurs stressés. Cancers du côlon, du poumon, les chercheurs ont observé que les hommes qui ont subi du stress au travail pendant 15 à 30 ans étaient plus susceptibles de devenir cancéreux. Pompiers et ingénieurs en aérospatiale figurent parmi les professions les plus à risque. 18 janvier 2017. Agence de presse du Canada.

LA PRESSE. L’université de Montréal, modèle social

Le gouvernement québécois vient d’annoncer une hausse du salaire minimum horaire de seulement 0,50 cent pour le porter à 11,25 dollars de l’heure. L’université de Montréal, elle, a décidé de choyer ses étudiants salariés. Ils seront payés par l’établissement au minimum 15 dollars par heure auxquels il faut ajouter environ deux dollars d’avantages sociaux. 4 000 étudiants sont salariés. 17 janvier 2017. La Presse, ex-quotidien montréalais devenu un site web.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann