Signé le 19 décembre par le syndicat majoritaire, la CFDT (sans la CGT ni la CFE-CGC), l’accord de maintien dans l’emploi d’Eupec Pipecoatings à Gravelines (Nord), est tout juste mis en œuvre. Avec une originalité : le spécialiste du recouvrement des pipelines prévoit en effet un différé de rémunération, plutôt qu’une baisse de salaire. Chaque mois, 10 % de la paie part sur un compte spécifique. Et, en janvier 2018, chaque salarié récupérera l’ensemble de la somme, augmenté d’un intérêt de 1,5 %. L’entreprise doit faire avec un marché pétrolier cyclique, dont les investissements en infrastructures se réduisent. Le chiffre d’affaires de la PME nordiste a décroché, passant de 45 millions d’euros en 2015 à moins de 15 millions en 2016. « Nous avons la conviction que cette crise est conjoncturelle, et nous voulons conserver les savoir-faire », précise François Martin, le nouveau président, arrivé en octobre dernier. La précédente direction avait opté pour un PSE, avec la suppression de 51 postes sur 104 : la Dirrecte l’a retoqué, pour un problème de financement des congés de reclassement. Outre le différé de rémunération, il est prévu un gel des salaires sur trois ans, un recours à l’activité partielle, pour une partie des effectifs, en 2017, et si nécessaire en 2018. Chaque collaborateur s’est prononcé sur cet accord, via un formulaire à remplir et à signer. Sur les 95 salariés aujourd’hui, 35 ont choisi de partir. « Cette adhésion individuelle était importante, pour matérialiser la confiance dans le projet porté par la direction », insiste François Martin.