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3 questions à… Régis Mulot

Acteurs | publié le : 24.01.2017 | Lydie Colders

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3 questions à… Régis Mulot

Crédit photo Lydie Colders

Passionné de théâtre, le DRH de l’Institut Laue-Langevin et président de l’ANDRH de Grenoble a créé une pièce sur le droit d’alerte, soutenue par l’association des DRH. Une farce tragicocomique sur les relations sociales qui fait mouche auprès de ses homologues.

Pourquoi avoir écrit une pièce de théâtre sur le droit d’alerte ?

Cette idée est venue de mon expérience personnelle. En 2011, dans notre institut de recherche, un syndicat a lancé un droit d’alerte lors d’une réduction d’effectifs de 19 personnes, due à la baisse des budgets européens. C’était une période difficile. Il y avait une défiance des syndicats envers la direction de l’époque, mandatée pour restructurer. Néanmoins, j’ai trouvé ce droit d’alerte excessif. Nous sommes un institut international important, les gens sont bien traités. J’ai eu envie d’en faire une pièce de théâtre. Je suis comédien amateur depuis longtemps. Le sujet était très inspirant : dans ce genre de crise sociale, tout le monde, élus, direction ou salariés, a des réactions exacerbées : il y a ceux qui se sentent investis d’une mission de sauveur, d’autres qui se montrent réactionnaires, qui tempèrent ou qui se sentent incompris… La vie de l’entreprise est parfois fascinante !

Quel est le propos de cette pièce ?

J’ai totalement inversé les rôles, pour jouer sur le côté dramatique et comique de la situation. L’histoire part d’une réunion du comité d’entreprise dans une PME produisant des coucous électroniques. Une syndicaliste jalouse va y révéler la preuve d’une liaison entre le secrétaire du CE et la directrice de l’usine, et tout va basculer. La directrice va lancer un droit d’alerte sur les comptes du comité d’entreprise, ce droit est une prérogative qui revient normalement au CE. La société se retrouve dans une situation périlleuse. Après pas mal de rebondissements, certains personnages vont changer de poste. Et l’on se rend compte au fil de l’histoire que personne, ni la directrice ni les syndicalistes, n’est intègre.

Comment est-elle reçue ?

Très bien ! Après Grenoble et Paris, nous avons pour l’instant trois autres représentations prévues en province avec l’ANDRH entre janvier et avril 2017*. Les DRH qui ont vu la pièce rient beaucoup de cette satire. La pièce leur sert de miroir, d’autant que la moitié des comédiens sont eux-mêmes des professionnels des RH. Nous avons tous connu des épreuves similaires, des relations sociales tendues, des directions paternalistes ou avec qui le courant ne passe pas, des syndicalistes bornés. La position d’un DRH n’est pas toujours facile. Ici le trait est forcé, mais la dérision permet de prendre du recul.

* “Droit d’alerte” : le 26 janvier 2017 à Lyon ; le 28 février à Bordeaux.

Auteur

  • Lydie Colders