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Sur le terrain

Formation : Valette foie gras forme collectivement au certificat CléA

Sur le terrain | publié le : 17.01.2017 | Solange de Fréminville

Quarante-cinq opérateurs du groupe Valette foie gras, dans le Lot et la Dordogne, ont obtenu le certificat CléA en octobre. La formation collective de salariés peu qualifiés à cette certification innovante née en 2015 est une première selon l’Afpa. Objectifs : renforcer l’employabilité des opérateurs et maintenir leur lien avec l’entreprise en période d’activité partielle.

C’est une opportunité qu’a saisie Cécile Cissé, DRH du groupe Valette foie gras, aux prémices du printemps 2016. D’un malheur qui s’annonçait, l’arrêt partiel ou total de l’activité en raison d’une grave épidémie de grippe aviaire, elle a fait une période de formation intense pour les 200 salariés du groupe (lire Entreprise & Carrières n° 1308). Au total, 17 000 heures programmées d’avril à août 2016 pour l’essentiel et jusqu’en février 2017. En plus des CQP, CCP et de plusieurs formations techniques sur les métiers ou sur des compétences de base (secourisme…), elle a proposé aux opérateurs de production et de logistique le certificat CléA.

Créé en 2015 par le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (Copanef), il vise à fournir un « socle de connaissances et de compétences professionnelles » à toute personne peu qualifiée, le plus souvent sans diplôme, demandeur d’emploi ou salarié. Une sorte de minimum vital en français, maths, informatique, hygiène-sécurité-environnement, mais aussi en savoir-être : autonomie, travail en équipe et envie d’apprendre. Il se présente sous la forme d’une série de formations courtes et pratiques, dans laquelle chacun pioche selon ses besoins, évalués au début du cycle, qui dure au maximum 70 heures.

Appréhensions

Pas vraiment attirant, à première vue. « Pour les uns, cela ne paraissait pas utile, parce qu’ils sont proches de la retraite ou qu’ils ne pensent pas évoluer ni changer d’entreprise. D’autres ne veulent pas retourner sur les bancs de l’école et le mot “évaluation” leur fait peur. Globalement, c’était perçu comme compliqué », se souvient Maryse Lina, chef de projet de l’Afpa. Mais l’employeur a soutenu la démarche et, avec l’aide des deux organismes de formation retenus, l’Afpa et l’APP de Bergerac, il a remporté l’assentiment de 48 salariés.

L’objectif du groupe Valette, qui chaque année dépasse ses obligations légales en matière de formation, était de renforcer l’employabilité des moins qualifiés. « Beaucoup d’opérateurs ont été recrutés sans qualification dans une période de forte croissance de l’entreprise. Ils ont fait des formations techniques métier, mais ils n’étaient jamais revenus sur les savoirs fondamentaux. Or, sur des sites de production qui s’automatisent, ils doivent de plus en plus lire des consignes et faire des calculs », explique Cécile Cissé. Dans une période d’activité partielle, il s’agissait aussi de « maintenir le lien social avec l’entreprise et de renforcer la cohésion entre les salariés grâce à une formation collective sur le lieu de travail, concentrée sur deux semaines pleines, en alternance avec les semaines de travail », argumente la DRH du groupe. S’y ajoutait un avantage majeur : le certificat CléA étant éligible au compte personnel de formation, le coût était quasi nul pour l’employeur, tandis que les salariés percevaient la totalité de leur rémunération grâce aux aides de l’État et du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels.

Parcours personnalisé

Sur 48 salariés inscrits, seuls 3 se sont désistés en cours de route. « Ils appréhendaient le retour à l’école. Ils ont au final été plutôt satisfaits de l’approche ludique. C’est aussi un parcours personnalisé et très centré sur les situations de travail », précise Maryse Lina. « C’est enrichissant personnellement. Certains se sont mis à l’informatique, à Internet, par exemple », complète Cécile Cissé.

Auteur

  • Solange de Fréminville