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Sur le terrain

Organisation du travail : Société Générale mise sur l’emménagement participatif

Sur le terrain | publié le : 10.01.2017 | Frédéric Brillet

Avec son grand complexe immobilier de Fontenay-sous-Bois, baptisé Les Dunes, la banque inaugure aussi de nouvelles façons de travailler. Avec, pour les salariés, des postes de travail non attribués déjà expérimentés par certains d’entre eux.

Des poufs, un baby-foot, une table de ping-pong et des jeux vidéo. Du street-art dans le parking. Des bureaux à hauteur ajustable pour travailler debout. Des fauteuils design. Des canapés relaxants et enveloppants à revêtement isophonique pour se concerter, se concentrer ou se ressourcer. Le décor d’une “licorne” du secteur Internet ? Pas du tout, nous sommes dans les nouveaux bureaux de Société générale à Val-de-Fontenay, qui y employait déjà 5 000 salariés fin octobre. Baptisé Les Dunes, ce complexe immobilier de 126 000 m2 accueille 4 000 salariés supplémentaires venus de La Défense en janvier 2017.

Des économies importantes

La volonté de faire des économies sur les coûts immobiliers a évidemment joué dans ce rééquilibrage : un poste de travail tout équipé, en incluant les impôts locaux, revient à 7 000 euros par an à Val-de-Fontenay contre 11 000 euros à La Défense.

Au-delà des considérations économiques, le site des Dunes permet au groupe d’explorer de nouvelles manières de travailler. Le plus grand changement est certainement la généralisation des bureaux partagés pour les managers et des postes de travail non attribués. Dans l’un des 60 “quartiers” – la notion de service compartimenté disparaît –, ils choisissent leur poste en fonction de la nature des tâches à effectuer. Tâches qui peuvent nécessiter de collaborer en duo, de s’isoler pour se concentrer ou de se réunir. Ce concept, déjà très prégnant dans le secteur du conseil et des SSII, favorise la circulation de l’information et contribue à la création d’un « environnement de travail agile, collaboratif et ouvert » que la banque appelle de ses vœux.

La démarche s’inscrit aussi dans la volonté de Société générale de développer le télétravail, qui concerne déjà la moitié des salariés de Val-de-Fontenay. Plus généralement, la DRH du groupe souhaite promouvoir un management fondé sur la confiance plutôt que sur le contrôle, ce qui implique que les chefs d’équipe acceptent que leurs collaborateurs ne soient pas dans leur proximité immédiate.

Une démarche en coconstruction

La banque a impliqué les collaborateurs dans le choix des aménagements, outils et équipements nécessaires à la refonte des modes de travail. Elle a opté pour une démarche « itérative, en coconstruction et centrée sur l’expérience utilisateur », résume Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources et de l’innovation du groupe Société générale. Concrètement, l’équipe projet chargée de la construction et de l’aménagement des Dunes s’appuie sur un comité d’utilisateurs constitué de neuf cadres occupant diverses fonctions. « Ce comité organise des réunions deux fois par mois pour recueillir les besoins et valider les propositions émanant des comités spécialisés – relations sociales, communication, immobilier, conduite du changement… – mais aussi de la base », précise Sophie Février, directrice du programme Les Dunes. 160 collaborateurs relais représentatifs des différents services de la banque se sont portés volontaires pour remonter leurs propositions au comité d’utilisateurs. Enfin, la banque a effectué une période de test à La Défense, avec 500 pionniers volontaires. Verdict ? Près de 90 % d’entre eux ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis du “flex work”.

Reste à régler le cas des salariés qui habitent trop loin du nouveau site. Société générale a signé avec les partenaires sociaux un accord par lequel le groupe s’engage à les reclasser à La Défense dans la mesure du possible. Selon le SNB (Syndicat national de la banque), la banque avait traité cet été 80 % des demandes de reclassement prioritaires de salariés désireux de rester à La Défense. Mais plus d’une centaine vont devoir aller travailler, au moins provisoirement, à Val-de-Fontenay, dans l’attente d’une solution. L’entreprise a par ailleurs signé un second accord d’accompagnement du personnel dans le cadre du transfert aux Dunes. « Par cet accord, Société générale s’engage à prendre en charge la recherche de logements et les frais de déménagement des salariés dont le temps de trajet domicile-travail est le plus impacté et qui souhaitent se rapprocher de Val-de-Fontenay », précise Jean-Pierre Clauzel, délégué syndical national du SNB.

Auteur

  • Frédéric Brillet