Tous nos gouvernants depuis maintenant 40 ans font de la lutte contre le chômage une priorité. Notre actuel président avait même gagé sa capacité à se représenter devant les électeurs pour un second mandat sur la réduction du nombre de demandeurs d’emploi. La lutte contre le chômage apparaît comme une ligne de force de l’action collective de manière consensuelle semble-t-il. Que nenni ! Selon le consultant en stratégie Bruno Jarrosson. Non seulement on n’aurait pas tout essayé contre le chômage, mais on n’aurait cessé de l’augmenter en défendant les salariés en poste contre la concurrence des postulants à l’emploi. À part le ton sarcastique de l’auteur (et encore !), rien ou presque n’est neuf dans ses arguments : le travail comme les petits pois représentant un marché, pour lui, le seul moyen de le gérer intelligemment est de le laisser filer, et avec lui les salaires, selon la loi de l’offre et de la demande. C’est d’ailleurs peu ou prou que proposent la majorité des candidats à l’élection présidentielle à venir. À quelques bricolages sociaux près que ne renie d’ailleurs pas l’auteur. Malgré ce nouveau consensus, il ne désarme pas : au nom des nouveaux poncifs, il entend ruiner les anciens par l’ironie. Utiliser systématiquement l’antiphrase, c’est amusant quelques minutes mais, en 126 pages, cela devient pesant. Et le recyclage d’idées anciennes n’en est pas rajeuni pour autant : augmentation du temps de travail, assouplissement des contrats, mise en place d’une fiscalité favorable à l’investissement…