Pour la société de transport, desservir en bus les gigantesques zones industrielles éloignées des cœurs de ville n’est pas rentable. Alors elle mise sur des services hybrides de véhicules partagés.
Dans les zones industrielles, les bus font d’interminables tours et détours. « Les personnes qui vont au terminus perdent beaucoup de temps, alors elles optent pour la voiture. C’est un cercle vicieux car moins il y a de passagers, moins nous disposons de moyens pour améliorer le service et moins il est attractif », expose Marjorie Zwarg-Kergreis, responsable du pôle offre et territoire de Transdev, qui a mis en place le service Chronopro pour pallier ce problème.
L’idée est de garder les lignes de desserte du centre-ville vers les zones industrielles sans que le bus s’enfonce dans ses méandres. Des voitures à la demande, réservées via une application ou le site internet, prennent ensuite le relais pour déposer les salariés à la porte de leur entreprise à l’arrivée du bus, service compris dans l’abonnement de transport collectif. Le VTC se greffe ainsi sur le parcours classique.
Le service, mis en application depuis l’été 2016 dans cinq zones industrielles des Bouches-du-Rhône et de l’Oise, commence à prendre ses marques. Il a transporté 1 350 voyageurs en novembre à Vitrolles.
Muriel Fiolet, employée de l’Office public d’aménagement et de construction (Opac), a opté pour le service. Car, depuis le déménagement du site en 2012 du centre-ville à la zone des Hauts de Beauvais pour regrouper l’ensemble des salariés, elle se plaignait du temps de trajet en bus, de 25 minutes environ depuis la gare pour parcourir 3 km à vol d’oiseau. Après quelques faux départs « avec le chauffeur de la voiture qui ne nous attendait pas quand le bus avait quelques minutes de retard », témoigne la Beauvaisienne, elle se satisfait de cette solution alternative, qui lui permet de gagner 5 minutes par trajet.
Autre nouveau mode de transport lancé par Transdev et expérimenté à Beauvais depuis le 29 août : Fleetme, une ligne intégrée dans le réseau de transport, mais en covoiturage. Les conducteurs qui parcourent le trajet tous les jours pour se rendre au travail s’y inscrivent et sont mis en contact avec des voyageurs potentiels. Le service est gratuit pour les abonnés et Transdev se charge de reverser 50 centimes d’euros par trajet au conducteur. Une sorte de Blablacar pour courtes distances sur une ligne fixe.
Activité
Transports.
Effectif
83 000 salariés.
Chiffre d’affaires
6,6 milliards d’euros en 2015.
