L’idée est de surfer sur la vague des VTC (véhicule de transport avec chauffeur). Sans double peine pour les quartiers éloignés. Car, pour l’heure, les plateformes comme Uber fixent le tarif des courses en fonction de l’offre et de la demande : résultat, une course coûte plus cher de banlieue à banlieue qu’au cœur de Paris.

L’idée d’un VTC solidaire est de calculer un tarif dégressif pour le passager en fonction de l’utilité sociale de son déplacement. Et, pour combler le manque à gagner, ce sont les bénéficiaires du trajet qui mettent au bout. Typiquement, les travailleurs en horaires décalés du Val-d’Oise, qui peinent à trouver des moyens de transport collectifs pour se rendre à leur travail. Leur employeur pourrait alors financer une partie de leur trajet, ainsi que les collectivités locales qui, de ce fait, n’ont pas besoin de mettre en place une solution de transport collectif, qu’elles hésitent dans tous les cas à faire perdurer, du fait de son absence de rentabilité.

Les signataires de la charte Entreprises & quartiers pilotée par le ministère de la Ville sont partants, majoritairement, pour tester les services de 6Thémis, née pendant l’été 2016 et incubée par Transdev. Le département du Val-d’Oise, la ville de Sarcelles et l’établissement public de la Plaine de France ont suivi son fondateur, Alexandre Missoffe, pour une expérimentation. En février, la première flotte de trois VTC devrait circuler avec, à leur bord, des chauffeurs anciens chômeurs de longue durée. Car 6Thémis se veut à vocation sociale, mais aussi solidaire.

Elle a noué un partenariat avec Mozaik RH pour cibler les candidats partants qui seront ensuite embauchés comme chauffeurs en contrat d’insertion par l’association Planèt’AIRport, pionnière des solutions de transport dans les quartiers. Elle est notamment à l’origine de Papa Charlie, créé il y a vingt ans à l’initiative de Patrick Dugard, en charge de la coopération économique et sociale d’Aéroport de Paris (ADP). Ce service vise à rendre accessibles les zones aéroportuaires, ouvertes sept jours sur sept, 24 heures sur 24, en finançant des microcrédits pour l’achat de véhicules aux plus précaires, détenteurs d’une promesse d’embauche. Puis l’ONG a développé First Stade, un service de colis à la demande des entreprises adhérentes comme ADP, Air France ou encore Fedex, qui embauchent des riverains éloignés de l’emploi. Elle mettra donc ses compétences en matière d’insertion au service de 6Thémis « en permettant d’apprendre en faisant », assure Patrick Dugard. Ce qui permettra ensuite aux chauffeurs de poursuivre l’activité VTC à leur compte.

Activité

Transport et insertion.

Effectif

30 salariés.

Budget annuel

1,5 million d’euros.