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L’enquête

PDIE Rennes Métropole : Un plan de déplacement interentreprises pour en finir avec les bouchons

L’enquête | publié le : 03.01.2017 | R. L.S.

Les horaires réguliers et homogènes des salariés de la zone d’activité Atalante Beaulieu, à Rennes, provoquaient l’embouteillage des routes en heure de pointe. Un plan de déplacement interentreprises apporte des solutions.

Il faut 45 minutes pour sortir de la zone Atalante Beaulieu le soir, c’est digne de la région parisienne. Alors, en 2014, Rennes Métropole a lancé un plan de déplacements interentreprises (PDIE) à destination des 200 établissements du site, comprenant 11 300 salariés. Les 29 entreprises qui ont adhéré sont essentiellement les plus grandes, regroupant 8 300 salariés. « Avec la perspective de l’arrivée de la deuxième ligne de métro en 2020 qui desservira le quartier, les normes de stationnement ont été revues à la baisse. En attendant, il est très difficile de s’y garer », reconnaît Marion Steunou, chargée du conseil en mobilité de Rennes Métropole.

L’agglomération a été moteur pour lancer des actions collectives comme la plateforme interentreprises « Covoiturage plus », en 2015 : 500 personnes s’y sont inscrites depuis. Elle a piloté l’achat groupé d’une cinquantaine de vélos à assistance électrique, offrant une remise de 15 %. Surtout, la desserte de cette zone a été renforcée en transports en commun, avec une ligne express de bus depuis la gare, calée sur les horaires de train, et une meilleure rotation le midi pour permettre aux personnels de passer leur pause déjeuner dans le centre-ville.

En parallèle, Rennes métropole récompense les entreprises qui mènent le plus d’actions permettant d’améliorer l’accès au site pour tous. Chez Capgemini, par exemple, les horaires des bus à venir défilent dans le hall d’accueil et sur l’intranet, dans le but de donner davantage le réflexe des transports en commun à ses salariés.

Des places vertes

À la MGEN, la politique de distribution de places de parking était conflictuelle : historiquement, la direction bénéficiait des places les plus proches, venaient ensuite les cadres, qui avaient également leurs places réservées. Or, sur le site de 330 salariés, il y en a seulement 150. À présent, la plupart sont toujours attribuées par ordre d’arrivée, mais tous postes confondus. En plus, 19 places vertes sont réservées à ceux qui signent une charte s’engageant à venir au moins la moitié de l’année à vélo, en covoiturage ou en transports en commun. « La mesure a été difficilement acceptée par certains managers. En revanche, la majorité des salariés a adhéré », assure Arnaud Moyon, responsable des services généraux du centre de gestion et d’appels de Rennes.

Le PDIE a aussi permis la prolongation de deux lignes de bus. « Nous avons à présent un arrêt au bout de la rue, il fallait marcher 1 km auparavant pour arriver sur le site », témoigne-t-il. L’entreprise ayant remporté le prix PDIE décerné par Rennes Métropole, le montant de la carte de transport en commun des salariés est pris en charge à hauteur de 10 % par l’agglomération, en plus de la participation de 50 % de l’employeur. Résultat, alors qu’en 2014, une vingtaine de salariés prenaient les transports collectifs, leur nombre a doublé en 2015. Enfin, l’entreprise a investi dans un local à vélos fermé pour sa quinzaine de cyclistes. L’an prochain, elle proposera un stage de formation à la conduite en ville à vélo.

Tout comme une entreprise voisine, STMicroelectronics, après le succès rencontré en 2016 lors de la journée d’entretien et de réparation de bicyclettes sur site. Par ailleurs, l’antenne rennaise a investi 2 000 des 2 500 euros octroyés au site dans le cadre de l’accord d’entreprise QVT signé en 2016 pour financer l’achat d’un vélo classique et la location d’un deux-roues à assistance électrique, qu’elle prête aux salariés volontaires. En 2017, l’accent sera mis sur le covoiturage après que le bilan du potentiel a été réalisé par Mktic qui calcule, en fonction des horaires et des lieux d’habitation, quel salarié aurait intérêt à adhérer. « Cela nous a permis de savoir que, pour que davantage de personnes soient concernées, il faudrait adhérer au réseau de covoiturage interentreprises, car nos salariés sont peu nombreux à habiter dans les mêmes communes », indique Jean-Pierre Le Theo, directeur du site rennais. D’ores et déjà, une carte interactive est accessible sur l’intranet pour aider les covoitureurs, même ponctuels, à trouver voiture à leur pied.

Repères

Activité

Services, essentiellement ingénierie.

Effectif

8 300 salariés.

Auteur

  • R. L.S.