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La semaine

Formation : Le chantier de la qualité

La semaine | publié le : 03.01.2017 | Laurent Gérard

C’est un très gros morceau qui s’annonce : le chantier de la qualité. Et les responsables formation comme les entreprises ont tout intérêt à bien en comprendre les enjeux, tant les impacts risquent d’être forts depuis que la réforme de la formation a été votée en mars 2014.

Évidemment, le milieu de la formation professionnelle parle qualité depuis toujours, avec plus ou moins d’intensité, d’objectifs et d’ambition. Il y a des labels (OPQF, ISO, Afnor…), des démarches d’analyse et de benchmarking, des politiques d’achat… Beaucoup d’entreprises pratiquent depuis longtemps le cahier des charges et l’appel d’offres, ainsi que des politiques tarifaires parfois très agressives.

Labels.

La nouveauté 2017 réside dans la création d’un système permettant de concentrer une série d’informations poussées sur la qualité des prestataires et de leurs prestations. Désormais, pour bénéficier de prises en charge financières de la part des financeurs (Opca, fongecif…), les prestataires doivent soit posséder un label qualité dont la liste est fixée par le Cnefop (une dizaine de labels à ce jour, et une vingtaine semble-t-il bientôt), soit être référencés par un financeur suite à une étude de dossier.

Ce référencement passe, depuis le 1er janvier 2017, par le remplissage d’un document mis au point par les financeurs (une trentaine de critères assortis de différents niveaux de preuve), disponible sur une base Internet spécifique, le « datadock ». Une fois le prestataire référencé par un financeur, cela vaudra pour tous. Cette énorme base de données, possible grâce à Internet, sera accessible à tous les financeurs en permanence, et peut-être, un jour, à tout un chacun qui voudra investir dans sa formation.

Cette machinerie crée de fortes tensions entre les offreurs et les financeurs, les premiers craignant l’avènement d’un « big brother » bureaucratique et lourd qui n’apportera rien de qualitatif. « C’est un mauvais combat pour la qualité de la formation », appuie Bernard Masingue, consultant partenaire d’Entreprise et personnel, qui prône plutôt « un contrôle a posteriori, et l’investissement dans l’exigence de professionnalisation des acteurs de toute la chaîne de la formation ». Le débat, très sensible, n’est pas près d’être clos, et fera l’objet d’un dossier d’Entreprise & Carrières fin janvier.

Auteur

  • Laurent Gérard