Deux syndicats ont confirmé le 13 décembre avoir signé un accord national sur l’ouverture jusqu’à 22 h des magasins Monoprix (groupe Casino), dès janvier 2017 : la CFDT, devenue 1^re force syndicale en juin 2016 (39,73 % des voix), et la CFE-CGC. La CGT, 2^e force syndicale, et FO ont refusé. « C’est fort de café, car certaines équipes de la CGT ont signé localement des accords sur ce même sujet », s’étrangle Steve Mars, secrétaire fédéral de la branche services de la CFDT.

Depuis le jugement prononcé le 3 avril 2013 par la cour d’appel de Versailles*, interpellée par cette même CGT, et enjoignant l’enseigne à baisser le rideau de ses points de vente à 21 h, celle-ci a joué le pragmatisme. Elle a négocié des accords locaux sur l’ouverture en soirée avec la CFDT, et parfois la CGT, dans 40 magasins, sur les 94 visés par le rappel à l’ordre des juges. « L’accord national devrait toucher 60 magasins supplémentaires dans les grandes villes, Paris, Marseille, Lyon, précise Steve Mars. Et il lisse les accords locaux par le haut. » Les contreparties obtenues, « plus que satisfaisantes » selon l’élu, seront identiques dans les établissements concernés. Le principe du volontariat est acté, avec « possibilité de réversibilité ». En outre, il n’y aura pas de décalage horaire : « On ne pourra pas demander au salarié qui débauche à 21 h de finir à 22 h tout en prenant son poste une heure plus tard », précise Steve Mars.

Le texte prévoit une majoration du taux horaire de base : de 25 % entre 21 h et 21 h 15, il passe à 50 % jusqu’à 22 h 30, puis à 70 % entre 22 h 30 et 5 h, plage durant laquelle se réceptionne par exception la marchandise. Par ailleurs, la CFDT s’est souciée de la vie de famille. Les salariés parents volontaires toucheront une prime annuelle de 500 euros, pour la garde de leurs enfants. Les cadres auront une prime de fermeture mensuelle de 20 euros, et les agents de maîtrise de 15 euros, se cumulant, pour eux, avec la majoration horaire de 25 ou 50 %.