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Fabian Tosolini secrétaire général de la CFDT transports

La semaine | L’interview | publié le : 20.12.2016 | Marie-Madeleine Sève

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Fabian Tosolini secrétaire général de la CFDT transports

Crédit photo Marie-Madeleine Sève

« Une première rencontre officielle entre Uber et la CFDT »

Thibaud Simphal, le patron d’Uber en France, vous a reçu dans ses locaux le 13 décembre, deux jours avant la manifestation des VTC. Était-ce une première discussion ?

Non, nous avons déjà eu des échanges informels depuis huit mois, à notre initiative. Mais ce rendez-vous était une première rencontre officielle, souhaitée par Uber, et conclue par un compte rendu, reprenant les points d’accord et de désaccord. Une charte commune pour faire avancer la cause des chauffeurs de VTC (véhicule de transport avec chauffeurs). Le texte ouvre les chantiers de la protection sociale et de la rentabilité, qui seront abordés en 2017. En vue, notamment, de faire évoluer la réglementation qui n’autorise pas le stationnement des VTC dans les zones aéroportuaires de Paris. En vue également de revoir l’obligation de retour au garage entre deux courses. Nous aimerions aussi que les VTC bénéficient, comme les taxis, des aides à l’acquisition de voitures « grises », hybrides et électriques. Et pas forcément des berlines, coûteuses.

En quoi êtes vous légitime pour défendre les chauffeurs indépendants. Sont-ils de facto des salariés ?

Nous défendons des indépendants depuis 1982, patrons pêcheurs, taxis… Nous les connaissons bien. Face à la catégorie sociale des chauffeurs de VTC, souvent jeunes, issus des quartiers populaires, en mal d’emploi, et qu’on a fait rêver sur de belles voitures, nous cherchons à organiser un collectif. Le lien de subordination n’existe pas, puisqu’ils signent un CGU (contrat général d’utilisation) avec les plates-formes numériques de réservation. Toutefois, le tarif des courses est imposé par elles, ainsi que celui des commissions, qui est passé le 8 décembre de 20 % à 25 %. Les rémunérations ne sont pas dignes. Les chauffeurs qui travaillent 300 heures par mois ne touchent que 1 200 euros nets. Ils sont de vrais esclaves du transport.

Quelles sont les perspectives pour cette profession ?

Il est clair que nous n’attaquons pas Uber, nous souhaitons associer les autres plateformes à notre démarche d’amélioration des conditions de travail et de reconnaissance du métier, via en particulier une formation adaptée. Chauffeur Privé, LeCab, AlloCab, SnapCar, Marcel entre autres, dont les chauffeurs ont manifesté le 15 décembre, sont les bienvenus dans les discussions aux côtés d’Uber, ainsi que d’autres syndicats, tels l’Unsa. Car nous visons à bâtir une sorte de branche sectorielle, ou à créer une annexe à la convention collective du transport routier.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève