« Le développement durable est inscrit au cœur de nos activités. C’est l’un des piliers stratégiques de notre développement à l’international », souligne Carole Brozyna-Diagne, directrice développement durable d’Ikea France – un discours tenu par la plupart des grands groupes internationaux. Avec 238 magasins dans 28 pays dans le monde (155 000 collaborateurs), l’entreprise fait travailler 978 fournisseurs d’ameublement répartis dans 50 pays*.

« Notre chaîne d’approvisionnement compte plus de 600 000 personnes. À cela s’ajoute les fournisseurs de nos propres fournisseurs, c’est-à-dire nos fournisseurs indirects qui emploient des millions d’autres personnes », indique Carole Brozyna-Diagne, qui précise que la durée moyenne des relations avec ses fournisseurs directs s’établit à plus de onze années.

Retour en arrière. En 2000, le géant de l’ameublement met en place un code de conduite à l’intention de ses fournisseurs. Baptisé IWAY, ce standard s’inspire de normes internationales peu contestables : principes et droits fondamentaux au travail de la déclaration de l’OIT (Organisation internationale du travail) de 1998, les dix principes du Pacte mondial des Nations unies, la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, la convention relative aux droits de l’enfant de 1989, la convention pour la sécurité et la santé au travail de 1983, etc. « IWAY énonce nos exigences minimales en matière environnementale, sociale et de conditions de travail, envers tous nos fournisseurs et prestataires de service. Il représente également une condition préalable pour travailler avec nous », affirme Carole Brozyna-Diagne. La responsable précise aussi que ce « code de conduite » se veut plus exigeant, dans la mesure du possible, que la législation en vigueur dans certains pays.

Pour bénéficier du label, prérequis indispensable pour contractualiser avec Ikea, les fournisseurs et prestataires du groupe suédois doivent respecter huit exigences obligatoires sur le travail des enfants, le travail forcé, l’éthique des affaires, l’environnement, la santé, la sécurité, le salaire minimum et l’assurance en cas d’accident.

Si IWAY s’applique aux fournisseurs et prestataires directs, quid des fournisseurs des niveaux suivants (les fournisseurs indirects) ? « Il est de la responsabilité des fournisseurs de niveau 1 de communiquer nos exigences et le contenu de notre code de conduite à leurs sous-traitants et de veiller à leur conformité », répond la responsable.

Concrètement, après la signature d’un contrat de partenariat, les nouveaux fournisseurs et prestataires de services d’Ikea sont audités sous douze mois. Lors de ces audits, le niveau de conformité de ces derniers est examiné et un constat de déviance est établi si les exigences ne sont pas atteintes. « Nous accompagnons nos partenaires pendant 90 jours pour qu’ils puissent se mettre à niveau. Une fois déclarés conformes, ils obtiennent l’accréditation “IWAY compliance” pour deux ans et sont audités de nouveau sous 12 ou 24 mois selon leur localisation. À noter que nous organisons régulièrement des audits “surprise” », spécifie Carole Brozyna-Diagne.

Les 87 auditeurs à temps plein d’Ikea appartiennent à l’entité spécialisée “Ikea Trading”. En parallèle, des sociétés d’audit externes vérifient les résultats de ces audits et réalisent des rapports de résultat de conformité. « Par ailleurs, elles prennent en charge la formation de nos auditeurs internes », note Carole Brozyna-Diagne. Durant l’année fiscale 2015, au niveau mondial, Ikea a réalisé 2 083 audits IWAY, dont 1 178 chez des fournisseurs d’ameublement. « À la suite de ces audits, 98,9 % des fournisseurs d’ameublement étaient agréés IWAY, se réjouit la directrice développement durable. 96 % des fournisseurs de transport, 55 % de fournisseurs de produits alimentaires et 99,2 % des fournisseurs de pièces et composants ont également été agréés. En Chine, nous avons atteint notre objectif de 100 % de conformité IWAY, contre 24 % en 2014. »

Activité

Fournisseur de meubles.

Effectif monde

155 000 collaborateurs.

Chiffres d’affaires

35,1 milliards d’euros.