Une étude du cabinet de recrutement FoxRH éclaire le climat social dans la fonction RH. Si les salariés se sentent motivés et plutôt bien dans leur quotidien, ils regrettent d’être peu associés à la stratégie et manquent de perspectives d’évolution.
Des professionnels RH heureux, à quelques bémols près… C’est le constat de l’étude* menée par le cabinet de recrutement FoxRH auprès de 392 salariés des différentes fonctions RH et rendue publique cette semaine. « Nous voulions mieux connaître le ressenti de cette population, évaluer sa perception sur ce qui fonctionne bien dans son métier, dans l’entreprise ou ce qui pourrait être amélioré dans ses conditions de travail », explique Aziz Boustil, dirigeant de FoxRH. Parmi les points positifs de l’étude, la motivation reste intacte : 72 % des cadres RH apprécient d’exercer un métier qu’ils jugent utile pour les autres. « La profession souffre d’une image très administrative. Mais pour les salariés des fonctions RH, l’aspect humain, l’accompagnement des collaborateurs, reste leur motivation primordiale », souligne Aziz Boustil.
Les conditions de travail des salariés de la fonction RH semblent globalement bonnes : selon l’enquête, 69 % se déclarent satisfaits de leurs horaires de travail ou de l’équilibre entre leur vie professionnelle et privée, et en majorité, disent entretenir de bonnes relations avec leur équipe. Pourtant, sur le fond, beaucoup éprouvent un sentiment de surcharge : 60 % des salariés RH déclarent avoir des objectifs difficiles ou très difficiles à atteindre. Ils sont en outre 46 % à se sentir stressés au travail. « Dans les métiers d’assistance RH, les problèmes techniques sont souvent cités comme une cause de stress importante : les SIRH sont trop complexes ou vétustes et font perdre beaucoup de temps. Du côté des cadres RH, ils sont reconnus pour leurs compétences opérationnelles mais les directions générales ne les impliquent pas assez dans la stratégie de l’entreprise. Au quotidien, le fait de ne pas pouvoir répondre aux questions des collaborateurs peut aussi générer du stress », analyse Aziz Boustil.
Si 60 % des salariés estiment que le service RH est impliqué et bien considéré par la direction générale, seul 35 % se sentent associés à la stratégie et la vision de leur DG. Un regret pour les cadres, qui aimeraient positionner le service RH comme un acteur stratégique fort au cœur de l’entreprise.
Si les fonctions RH sont considérées comme enrichissantes (70 % des répondants ont vu leurs missions évoluer au sein de leur entreprise), les salaires restent un motif d’insatisfaction important : 42 % des salariés se disent mécontents de leur rémunération. Et comme dans d’autres fonctions supports, les RH se heurtent à de faibles perspectives d’évolution : 54 % estiment ne pas pouvoir changer de poste au sein de leur entreprise.
Plus étonnant, la moitié des sondés, malgré une faible ancienneté dans l’entreprise (moins de deux ans), ne souhaitent pas rester et aimeraient quitter leur employeur d’ici deux ans. L’étude n’approfondit pas leurs raisons, mais Aziz Boustil note que « le manque de perspectives joue : pour un chargé de recrutement qui souhaite devenir responsable de service, le seul moyen reste souvent de changer d’entreprise ». Les entreprises doivent donc faire attention à soigner les jeunes recrues. D’autant que, selon l’étude, 54 % des salariés estiment que leur poste ne correspond pas pleinement à leurs aspirations professionnelles…
* “Climat dans la fonction RH : enjeux et paradoxes”. Étude en ligne du Cabinet Fox RH, réalisé via un questionnaire en ligne auprès de 392 professionnels RH de toutes fonctions, du 19 septembre au 14 octobre 2016.