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Édito

RSE : du travail sur la chaîne

Édito | publié le : 13.12.2016 | Guillaume le Nagard

En matière de RSE, c’est un peu la dernière frontière. Et ce, depuis des années : la relation donneurs d’ordre-fournisseurs ou sous-traitants cristallise toute l’ambiguïté des politiques de responsabilité sociale. À force de se concentrer sur leur “cœur de métier”, les grandes entreprises ont, depuis des décennies, sous-traité à prix serré les prestations et productions de biens les moins génératrices de valeur.

Or, la concurrence sur les coûts qui s’impose aux fournisseurs ne favorise pas naturellement l’émergence de pratiques socialement responsables. D’autre part, la sous-traitance en cascade rend parfois malaisé le contrôle de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Ce qui fait peser un risque d’image ravageur sur le donneur d’ordre, quand sont découverts chez ses partenaires des cas d’entrave à la liberté syndicale, de mise en danger des travailleurs, voire de travail des enfants…

Chartes d’engagement, reporting RSE, audits conduisant parfois à un déréférencement du fournisseur ont longtemps constitué l’arsenal des donneurs d’ordre pour imposer des pratiques responsables. D’autres choisissent une voie plus sophistiquée qui privilégie la relation de long terme, en accompagnant leurs partenaires dans une démarche d’amélioration. Un travail patient mais fructueux, comme en témoignent les entreprises qui figurent dans notre enquête, à l’heure où le devoir de vigilance des sociétés mères va s’imposer aux grands donneurs d’ordre, traduisant le passage d’une régulation par la soft law, qui a longtemps prévalu, à un encadrement par la loi, assorti d’éventuelles sanctions.

Auteur

  • Guillaume le Nagard