Le 21 novembre, les services RH, les référents handicap et les premières lignes managériales de la société Akka Technologies (société d’ingénierie technologique pour tous les secteurs industriels : automobile, nucléaire, défense…), soit environ 20 interlocuteurs internes dont les IRP, ont suivi une formation spécifiquement consacrée à l’insertion professionnelle du handicap psychique. Durant cette formation d’une demi-journée, ils ont travaillé sur un guide pratique de 28 pages, personnalisé par la présentation de bonnes et mauvaises expériences constatées au sein de l’entreprise. Ce guide sera distribué largement en interne. Par la suite, une hotline sera ouverte pour répondre à tous les besoins de suivi sur cette question, durant un an. Les demandes à la hotline devront transiter par la mission handicap, à la fois pour en limiter le coût, mais aussi pour concentrer l’information et le suivi.

Ce dispositif de sensibilisation des équipes au handicap psychique est nommé “Un sur quatre”, car un salarié sur quatre sera confronté à ce problème à l’avenir, selon l’OMS. Il a été construit et est géré par DFD consulting (cabinet conseil sur le handicap et la diversité, médiation et construction d’accord, formation des acteurs clés), Handicap.fr (site d’information généraliste sur le handicap, et notamment créateur du salon recrutement par internet Handy today), ainsi que Tell me the truffe (agence de communication et de conseil handicap et diversité).

L’initiative provient d’un constat d’échec de maintien dans l’emploi de salariés atteints de handicap psychique, explique Didier Baichière, DRH d’Akka Technologies. Cette société d’ingénierie technologique emploie 13 000 salariés dans le monde, et réalise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros. Elle effectue environ 3 500 recrutements par an dont 1 660 en France. Le niveau recherché est celui d’un profil ingénieur, avec une répartition le plus souvent de 30 % de jeunes diplômés et de 70 % d’expérimentés.

Ce besoin d’embauches a naturellement trouvé une déclinaison dans l’accord handicap signé avec les partenaires sociaux d’Akka pour la période 2014-2016. Le bilan de ce premier accord qui se termine actuellement se révèle plutôt positif, puisque 69 recrutements de travailleurs handicapés ont été réalisés sur un objectif de 60 et que le taux global de travailleurs handicapés dans l’effectif a doublé, pour atteindre 2 %.

Néanmoins, ce bilan pointe un problème lié aux 9 % de recrutements de salariés atteints de handicap psychique sur la totalité des recrutements de personnes handicapés : « Deux d’entre elles ont réussi à être maintenues en emploi chez Akka Technologies, mais cinq sont parties, décompte le DRH. Ce constat a questionné toutes les équipes et les référents handicap. Pourquoi ? Qu’est ce qu’on n’a pas bien fait ? Et une forte demande d’action a émané des équipes. »

La mise en place de la formation et de la hotline, décidée au printemps 2016, a donc pour objectif d’agir pour ne se fixer aucune limite sur l’intégration de tout handicap. « Ce focus sur le handicap psychique est d’autant plus important que ce dernier est très varié, et difficile à repérer : sa gestion peut différer de celles des autres handicaps », explique la responsable de la mission handicap Anne Morlon.

Akka Technologies va relancer un round de négociations sur le prochain accord d’intégration du handicap avec ses partenaires sociaux. L’entreprise espère que la formation suivie lui permettra de mieux construire ce nouvel accord.

Activité

Ingénierie technologique.

Effectif

13 000 salariés dans le monde.

Chiffre d’affaires

1 milliard d’euros.