« Les cadres et les DRH s’inquiètent peu de la mutation numérique mais sont en décalage sur le rôle attendu des cols blancs. »
Ils se déclarent optimistes, en particulier face à la transformation numérique : 87 % des cadres et 95 % des DRH jugent qu’elle est positive. Surtout qu’ils en apprécient les bienfaits au quotidien, 3 cadres sur 4 et 4 RH sur 5 estiment que les nouveaux outils leur font gagner en confort, en agilité et en efficacité. Cette transformation suscite étonnamment plus d’envie que d’inquiétude, seuls 13 % des sondés sont anxieux. Or, à mon sens, la plupart d’entre eux n’ont pas assez de recul sur le sujet. Si un tiers (34 %) déclare que leur entreprise a déjà réalisé sa mue numérique, ils en sous-estiment l’impact. Car le mouvement n’est pas abouti, il va bouleverser les façons de travailler et les métiers, notamment les fonctions support, en voie de virtualisation dans la banque et les télécoms.
Oui, c’est le cas de la formation. Les cadres privilégient dans leurs demandes un accompagnement en développement personnel (expression, organisation) pour 45 % d’entre eux tandis que 39 % visent des stages en management, alors que les DRH (54 %) préfèrent pour eux les formations en management, bien loin devant le développement personnel (30 %). Une vision classique qu’ils auraient avantage à réviser, car toutes nos études montrent que les cadres souhaitent surtout échanger de bonnes pratiques entre pairs, ou avec le manager. Le coaching individuel, quant à lui, leur permet d’acquérir les compétences requises : savoir rassurer, donner le cap, prioriser etc.
Là encore, je note un hiatus entre les cadres et les DRH. Les seconds jugent essentiel que les premiers jouent un rôle d’intrapreneur (participer au développement commercial, pour 93 %), de promoteur-ambassadeur de la marque (93 %), et de diffuseurs de la culture d’entreprise (94 %), soit respectivement 11, 13 et 12 points d’écart avec le regard des cadres, en retrait sur ces trois items. Je pense, pour ma part, que ce sont les cadres qui se connaissent le mieux. Les attentes des RH seraient-elles alors trop élevées ?