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Sur le terrain

Organisation du travail : Fin des bureaux attitrés au siège de Danone

Sur le terrain | publié le : 29.11.2016 | Lydie Colders

En rénovant son siège social parisien, l’entreprise a rompu avec les bureaux attitrés pour créer davantage d’espaces collaboratifs. Le ratio est désormais de trois bureaux pour quatre salariés.

Achevée en septembre, la rénovation du siège social mondial de Danone, boulevard Haussmann à Paris, signe un changement de cap dans l’organisation du travail des 600 salariés du siège. Objectif : encourager le travail collaboratif entre les équipes du site (direction générale, RH, finances, direction produits) dans le cadre de la stratégie du groupe, qui entend notamment accroître l’efficacité opérationnelle.

Travail transversal

« Cette stratégie nécessite davantage de travail en transversal. Or, nous avions beau être en open space depuis treize ans, les salariés continuaient à travailler chacun dans leur coin », constate Marc Benoît, directeur général des ressources humaines de Danone. Avec 10 000 mètres carrés au cœur de Paris, le groupe manquait aussi de salles de réunion pour les salariés, et d’espace pour accueillir ceux des filiales étrangères. Pour en créer davantage, la direction a fait un choix radical : celui de rompre avec les bureaux attitrés dans les open spaces, répartis sur six étages. Un moyen de gagner de l’espace en supprimant des postes non occupés en permanence : selon une étude des RH réalisée avant les travaux, 40 % des bureaux n’étaient pas occupés à temps plein par les salariés. Entre réunions, voyages et accord de télétravail – 200 salariés du siège de Danone télétravaillent un jour par semaine –, « cela devenait aberrant de conserver des bureaux attitrés avec un tel taux de nomadisme », estime Marc Benoît.

Consultés à ce sujet, le comité d’entreprise et le CHSCT ont émis un avis favorable. Pourtant, le projet de Danone n’est pas sans risque : les open spaces ne comportent plus aujourd’hui que trois bureaux pour quatre salariés, non nominatifs. Un tiers de l’espace est désormais réservé à des zones collaboratives : salles de réunion équipées de 2 à 24 places, réservables via la messagerie, salons ouverts, espaces réservés aux visiteurs.

Salles silencieuses

« Cela s’est bien passé car nous avons associé les salariés à cette réorganisation », affirme Émilie Blouin, responsable de ce projet baptisé « New work ». En amont des travaux, un réseau d’une trentaine de salariés a été chargé de faire remonter les besoins de chaque service. Résultat : l’agencement tient compte des besoins exprimés, avec la création d’un box téléphonique par étage, ainsi que l’installation dans l’immeuble de trois salles de « créativité » pour les brainstormings. Pour les services plus bruyants, les RH et le secrétariat général, deux salles silencieuses ont été créées. Mais le plus délicat a été de rompre avec les habitudes d’un bureau attitré. « Certains salariés y voyaient une perte de temps, due au déménagement de leurs affaires pour changer de place. Nous avons donc multiplié les casiers de rangement à tous les niveaux », poursuit la chef de projet. Le nomadisme n’a pas été imposé aux assistantes, les plus sédentaires : 80 % d’entre elles ont souhaité conserver un bureau attitré.

Pour les autres salariés, équipés d’ordinateurs portables, les nouvelles règles établies en groupe de travail leur suggèrent de libérer leur bureau au bout de trois heures d’inoccupation. Pas toujours simple à appliquer. « Il y a encore un peu de pédagogie à faire sur ce point. Tout n’est pas parfait. Mais les salariés se sont très bien approprié les espaces collectifs », note Marc Benoît. Pour l’instant, le ratio de trois bureaux pour quatre personnes ne semble pas créer de problème : 90 % des salariés du siège s’en déclarent satisfaits, selon un sondage des RH réalisé en septembre. Danone entend donc bien élargir l’expérience : après le siège mondial boulevard Haussmann, le site de Saint-Ouen du groupe, en Seine Saint-Denis, sera rénové sur le même modèle en 2017.

Auteur

  • Lydie Colders