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Portrait du cadre RH en experte

La semaine | publié le : 29.11.2016 | Emmanuel Franck

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Portrait du cadre RH en experte

Crédit photo Emmanuel Franck

L’Apec et l’ANDRH publient une étude sur les cadres de la fonction RH, où il apparaît que ceux-ci sont majoritairement des femmes issues des filières de formation RH.

Une femme de plus de 40 ans travaillant dans une grande PME de province du secteur des services et qui gagne un peu moins bien sa vie que ses collègues des autres fonctions. Tel est le portrait du cadre RH en entreprise et en cabinet de conseil, brossé par l’Apec et l’ANDRH dans une étude* publiée le 23 novembre dernier. La plupart de ces résultats confirment ce que les observateurs pressentaient et que d’autres études avaient déjà renseigné.

Féminisée et Moins rémunérée.

La fonction RH d’encadrement est très féminisée (les trois quarts sont des femmes), tout comme les filières de formation qui permettent d’y accéder ; assez âgée (65 % ont plus de 40 ans), ce qui peut s’expliquer par le fait qu’on n’accède pas toujours au statut cadre en début de carrière, et un peu moins rémunérée que la moyenne des autres cadres. Le salaire médian d’un cadre travaillant dans l’administration des RH (paie, contrôle de gestion sociale, juriste, relations sociales, SIRH) est de 45 000 euros, contre 48 000 euros pour l’ensemble des cadres, toutes fonctions confondues.

La grande majorité de la fonction RH (65 %) travaille dans des entreprises employant plus de 250 salariés. « Cela ne me surprend pas car les entreprises commencent à créer une fonction RH à partir de 130 ou 150 salariés », commente Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH et DRH d’Etam. Est-ce à dire qu’en dessous de cette taille critique, les entreprises n’ont pas d’enjeux RH ni besoin des professionnels capables d’y répondre, alors que de plus en plus de sujets sociaux sont traités au niveau de l’entreprise ? « Les petites structures n’ont pas forcément besoin d’un professionnel RH à temps plein, explique Jean-Paul Charlez, en revanche elles peuvent être intéressées par un RH à temps partagé. Cette formule n’est pas encore très développée mais je pense qu’elle mérite d’être examinée par les DRH qui sont en transition professionnelle. »

L’étude de l’Apec et de l’ANDRH fait par ailleurs apparaître une véritable filière professionnelle, où les disciplines auxquelles les cadres RH ont été formés correspondent étroitement aux métiers exercés. Ainsi, 50 % des cadres RH – par ailleurs très diplômés : 64 % sont titulaires d’un bac + 5 – ont un diplôme en gestion des RH, 16 % en droit, 16 % en sciences humaines et sociales et 8 % en gestion. « Les ressources humaines sont un vrai métier qui suppose des bases techniques, analyse Jean-Paul Charlez. Il faut donc se former pour les acquérir. D’ailleurs, si je devais formuler une remarque sur les formations RH, c’est qu’elles ne préparent pas assez aux métiers de base, comme la paie ».

Maîtriser la dimension technique.

La nécessité d’une maîtrise technique concerne aussi le directeur des RH, alors qu’un débat agite la profession depuis des années autour de la question de savoir si un DRH peut avoir fait toute sa carrière dans la même fonction ou s’il doit venir de l’opérationnel. La profession est divisée sur le sujet puisque, selon un sondage de l’Institut du management des ressources humaines (IMDRH), 58 % pensent qu’un DRH n’a pas besoin d’avoir exercé une autre fonction, une petite moitié considérant l’inverse (lire l’encadré). « Je ne vois aucun inconvénient à alterner des postes en RH et en “opérationnel”, mais il est impossible d’occuper le poste de DRH sans en maîtriser la dimension technique », insiste Jean-Paul Charlez. Lui-même issu de Sciences Po, il a d’abord travaillé à la Société générale sur des postes opérationnels. « Je connaissais bien cette banque du fait des métiers que j’y avais exercés, ce qui m’a permis d’en devenir le DRH, se remémore le président de l’ANDRH, qui se présente pour un nouveau mandat à la tête de l’association. Mais il m’a fallu ensuite travailler pour acquérir des compétences techniques sans lesquelles on ne peut pas, par exemple, présider un comité d’entreprise. »

* Étude réalisée en mars 2016 auprès de 725 cadres RH.

Le DRH : un technophile, anglophone

L’Institut du management des ressources humaines (IMDRH), spécialisé dans la formation au leadership, a interrogé, au mois de septembre, 237 « décideurs » RH de grandes PME et de grands groupes sur leur métier.

Il en ressort notamment que la maîtrise de l’anglais est une compétence importante pour le DRH (69 %) mais que ce dernier n’a pas besoin d’avoir exercé une autre fonction auparavant pour accéder à ce poste (58 %).

La plupart des répondants s’estiment technophiles puisqu’ils ne se sentent ni dépassés par les évolutions technologiques (68 %), ni menacés (87 %).

Auteur

  • Emmanuel Franck