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Conditions de travail : La négociation se tend à la Poste sur le travail des facteurs

La semaine | publié le : 29.11.2016 | Lydie Colders

Trois syndicats ont quitté la deuxième séance de négociations sur les conditions de travail des facteurs, estimant le projet d’accord insuffisant pour résoudre la souffrance au travail des agents.

Alors que les syndicats de La Poste tirent la sonnette d’alarme sur les cas de suicide et le malaise des facteurs confrontés aux réorganisations, le projet d’accord de l’entreprise présenté le 21 novembre sur « l’évolution des métiers et les conditions de travail des facteurs et des encadrants » les a déçus. La CGT, Sud-PTT et l’Unsa ont quitté la séance de négociation, et appellent à la grève le 8 décembre. « Ce texte n’est rien d’autre qu’une continuité de la stratégie de La Poste. Il n’apporte aucune réponse pour résoudre la souffrance des facteurs », fustige Valérie Mannevy, représentante CGT de la Poste.

Facteur polyvalent et expert.

Si le projet prévoit l’embauche de 1 000 salariés pour renforcer les effectifs dans les établissements en difficulté et pallier les remplacements, « sur 60 000 facteurs, c’est un emplâtre sur une jambe de bois », estime Eddy Talbot, de Sud PTT. Pour rendre les postes de facteurs remplaçants plus attractifs, la direction entend créer deux nouvelles fonctions, facteur polyvalent et expert, ces derniers étant affectés aux nouveaux services à la personne que La Poste entend développer d’ici à 2020. « Cela accélère la perte de sens du métier alors que nous avons avant tout besoin de renforts sur les tournées classiques », estime Eddy Talbot. Un chiffre jugé aussi « ridicule » pour FO, qui souhaite remettre à plat les méthodes d’évaluation de la charge de travail des facteurs, sujet non prévu dans l’accord. Les primes proposées pour les remplacements – 5 euros brut par jour pour un facteur polyvalent et 7 euros pour un facteur expert – sont en outre jugées dérisoires par les syndicats. Déception aussi à l’Unsa, qui fait liste commune avec la CFTC et la CFE-CGC : « La prévention des risques psychosociaux chez les facteurs aurait dû être le pivot central de l’accord, ce qui n’est pas le cas », déplore Luc Girodin, secrétaire général de l’Unsa-Poste. Les divergences semblent profondes, alors que l’accord doit être finalisé le 19 décembre.

Auteur

  • Lydie Colders