logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Formation : La presse professionnelle échoue sur l’alternance

Sur le terrain | publié le : 22.11.2016 | Laurent Gérard

Le syndicat de la presse professionnelle comptait former par alternance ses futurs commerciaux. Mais les candidats n’ont pas répondu présent en 2016.

Faute de candidats, le CFA Léonard de Vinci (Paris-La Défense) n’ouvrira pas, cette année, de section spéciale de formation par alternance pour les employeurs réunis dans le SP.PRO, syndicat de la presse professionnelle. Une première vague de recrutements de jeunes, lancée en février dernier, n’a pas rencontré le succès espéré (quatre candidats). Et la deuxième vague de recrutements d’octobre a été pire encore (un seul). Et ce « malgré une grosse campagne de communication », selon le CFA, et alors même que 10 entreprises étaient prêtes à prendre des jeunes en alternance.

Ce syndicat d’employeurs, un des sept de la Fédération nationale de la presse d’information spécialisée, regroupant près de 90 éditeurs totalisant plus de 190 publications, avait choisi la formation en alternance Négociateur d’affaires du CFA Léonard de Vinci pour former de futurs commerciaux ad hoc. Cette formation n’est pas une création ex nihilo, mais l’adaptation d’un programme inter-entreprises avec des modules spécifiques pour ce secteur de la presse.

Alternance

Le programme devait proposer aux titulaires d’un bac + 2 (BTS, DUT, licence 2…) une formation en alternance (possible en contrat d’apprentissage, mais privilégiée en contrat de professionnalisation) de niveau bac + 3. Cette filière Négociateur d’affaires est une formation diplômante (Certification professionnelle de niveau II reconnue par l’État). L’alternance aurait été de trois jours au CFA Léonard de Vinci et de sept jours en entreprise.

L’enjeu est important, car ce secteur veut se doter de commerciaux spécifiques BtoB, ne gérant pas uniquement les abonnements, mais capables également d’offrir des services multiples entre le marketing et la vente. Ces futurs commerciaux au sens large doivent prendre en charge la commercialisation des espaces publicitaires des supports presse et web, mais être également capables de « concevoir des solutions complexes intégrant les différentes solutions proposées par la presse pro pour répondre aux besoins des annonceurs ». Un des objectifs clairement affichés de ce dispositif était de proposer à ces futurs experts de la négociation BtoB un poste chez un des adhérents du SP.PRO, à l’issue de leur alternance.

Le choix d’un CFA

Pourquoi le CFA Léonard de Vinci ? Parce qu’après avoir travaillé sur les besoins pédagogiques, avec son Opca Afdas, pour produire un cahier des charges et lancer son appel à propositions, le syndicat d’employeurs a préféré ne pas sélectionner une grande école de commerce très prestigieuse : sa crainte étant que les jeunes diplômés soient ensuite aspirés par la grande presse magazine et généraliste et n’aillent pas travailler dans de plus petits groupes de presse professionnelle.

À l’origine, l’objectif était de former 20 stagiaires par an, sur le bassin Paris Ile-de-France, qui concentre une grande part des éditeurs employeurs. Mais le syndicat faisait l’analyse que nombre de petites entreprises en province pouvaient être intéressées par cette offre, et que cette formation aurait pu y être reproduite, selon les résultats constatés en Ile-de-France. Une prochaine réunion début 2017 tranchera le fait de tenter de reproduire ou pas l’opération.

Auteur

  • Laurent Gérard