Deux ans après avoir implanté son programme de “gestion multigénérationnelle du talent”, Banc Sabadell a raflé cette année le premier prix des Talent Mobility Awards, décerné par le jury d’universitaires et de professionnels RH organisés par Lee Hecht Harrisson.

Comment gérer et adapter les talents dans le quatrième groupe bancaire espagnol, qui compte près de 26 000 employés dont quasiment 18 000 en Espagne ? En analysant les caractéristiques et les besoins des différentes générations au sein du groupe pour décliner l’un des axes du plan triennal (2014-2016), consistant à « capter, développer, retenir et transmettre le talent ».

Une tâche indispensable étant donné la pyramide d’âge au sein de la banque. À la fin 2015, la direction a déterminé que 27 % des salariés en Espagne avaient plus de 50 ans pour seulement 2 % de moins de 30 ans. « Un défi pour nous, explique Salavador Farrés, directeur de la gestion des RH. D’autant plus que l’évolution démographique prévoit que d’ici 2020, 44 % des salariés vont dépasser les 50 ans. »

Trois générations aux attentes différentes cohabitent à Banc Sabadell : les baby boomers nés entre 1950 et 1964 (23,7 % des collaborateurss), la génération X, née entre 1965 et 1994 (58,7 %) et enfin les “millenials”, nés entre 1980 et 1994. « Nous souhaitons un renouvellement avec une meilleure répartition des tranches d’âges », résume le patron des RH.

Pour attirer les jeunes talents, Banc Sabadell a donc mis en place il y a deux ans le Talent Graduate Programme pour les moins de 30 ans. L’entreprise s’est concentrée sur des profils universitaires très spécialisés, en mathématiques, statistiques, économie. « Et nous sommes allés dans les universités à Barcelone pour expliquer ce que nous faisons », explique la banque. Le succès est immédiat : 1 000 candidatures pour 40 places pour la première année et 1 800 candidatures l’an passé. Durant vingt mois, ces quarante candidats, engagés sous contrat de stagiaire, vont passer par trois départements, Banc Sabadell voulant leur « offrir une vision transversale ». Chaque étudiant est suivi par un tuteur et un mentor, généralement un haut responsable de la banque. Au terme de ces vingt mois, pratiquement tous ont été engagés en CDI.

Banc Sabadell a analysé en détail les attentes de ces millenials : « Ce sont des jeunes, indépendants, qui veulent être protagonistes, se sentir inclus, ne sont pas effrayés par la mobilité géographique, au contraire. Ils sont intéressés par des projets qui leur permettent de se réaliser professionnellement et personnellement. Le salaire est un facteur important mais il n’est pas prioritaire. Cette génération recherche un travail qui lui permet d’avoir du temps pour ses projets personnels, elle vise donc une entreprise flexible. » Parallèlement, Banc Sabadell est en pleine transformation pour pouvoir s’adapter à une clientèle plus encline à gérer digitalement ses relations avec sa banque. La jeune génération que la banque veut intégrer sera donc un atout non négligeable.

Faire cohabiter les différentes générations fait aussi partie de la feuille de route de Banc Sabadell. Des programmes sont déployés pour que les baby boomers puissent transférer leur expérience aux millenials et, réciproquement, pour que la jeune génération apporte ses connaissances en matière de technologie.

De manière générale, Banc Sabadell tente également d’encourager la productivité et de réduire la « culture de la présence », notamment pour les baby boomers. Une génération qui « se sent partie intégrante de l’entreprise », fait remarquer la RH, et qui « réclame une reconnaissance ». Au programme : flexibilité des horaires et télétravail. Une journée est accordée depuis février pour chaque naissance d’un petit-fils ou d’une petite-fille.

Preuve que la gestion multigénérationnelle des talents est incorporée au plus haut niveau : tous les nouveaux postes de managers reçoivent désormais dans leur formation des outils pour gérer leurs équipes en s’adaptant aux différentes tranches d’âge.

EXPANSIÒN. Cumul emploi-retraite

Le gouvernement espagnol vient de se former et la ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fatima Bañez, a appelé au dialogue, alors que la majorité de droite au pouvoir est en minorité parlementaire. L’une des priorités concerne un grand pacte pour les retraites. Juste avant la reconduction du gouvernement, ce dernier avait assuré qu’il rendrait compatible la perception de la totalité de la retraite avec l’exercice d’un emploi au-delà de 65 ans. Actuellement, un retraité peut travailler seulement s’il perçoit la moitié de sa retraite. 6 novembre 2016. Expansión, quotidien.

EL ECONOMISTA. La population espagnole va diminuer

Selon l’Institut national des statistiques (INE), la population espagnole commencera à diminuer à partir de 2017 et ce durant cinquante ans. Actuellement de 18,7 %, le pourcentage des plus de 65 ans atteindra 25,6 % en 2031 puis 34,6 % en 2066. Cette évolution supposerait une perte de 5,3 millions d’habitants d’ici 50 ans. 20 octobre 2016. El Economista, quotidien.