La vocation est rare. Le choix d’un métier se situe en général à la rencontre d’un parcours scolaire plus ou moins subi, des aspirations personnelles plus ou moins assumées, des conseils ou injonctions parentales plus ou moins contraignants et, évidemment, des opportunités offertes par le marché de l’emploi. Mais ce hasard, à défaut de toujours bien faire les choses, les fait rarement tout à fait à l’aveuglette par rapport aux aspirations profondes du sujet et à son histoire. Au fond, la place où nous a fourré la vie professionnelle n’est pas forcément choisie en conscience, mais, même sans conscience claire, on choisit d’y rester ou de s’en échapper. Sauf à aimer se faire souffrir (ce qui n’est pas toujours exclu), on finit par fuir ce qui ne nous correspond pas pour se diriger vers ce dont on s’arrange, que l’on supporte, voire ce à quoi on aspire. À travers le parcours de Marie et de quelques autres, Isabelle Méténier, psychanalyste transactionnelle, nous fait saisir les heurs, malheurs ou bonheurs des parcours ou de la stagnation professionnels de chacun. Ceux-ci finissent toujours par concerner les sujets au plus intime d’eux-mêmes et de leur histoire autrement que par pure inadvertance. L’approche psy a ceci de rassurant qu’une fois les raisons mises en lumière, l’individu redevient libre de choisir ce qu’il veut faire plutôt que de le subir comme destin. En la matière, les managers pourraient avoir un rôle primordial quand il s’agit d’aider les salariés à s’orienter vers des fonctions où ils peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes.