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Sur le terrain

Recrutement : Amaguiz parie sur l’alternance pour ses recrutements

Sur le terrain | publié le : 08.11.2016 | Hubert Heulot

Les contrats d’alternance permettent à l’assureur Amaguiz d’embaucher des salariés correspondant à sa « culture de start-up ». Ils comptent pour la moitié de ses recrutements.

Depuis sa création en 2008, dans la banlieue de Nantes, l’assureur en ligne Amaguiz, émanation de l’union des mutuelles d’origine agricole Groupama, n’en finit pas de croître. Il a signé 230 000 contrats dans l’automobile, l’habitation, la prévoyance, et même l’assurance des chiens et des chats. Son chiffre d’affaires a atteint 60 millions d’euros en 2014. De 30 salariés en 2008, il est passé à 250 et doit recruter 25 personnes de plus chaque année.

Pour y parvenir, les contrats en alternance sont devenus indispensables. « Les méthodes traditionnelles de recrutement ne suffisent plus. Localement, la concurrence entre compagnies d’assurance pèse trop lourd. Les candidatures de commerciaux manquent. Et tout le monde s’arrache également les gestionnaires de sinistres. L’alternance, c’est un pari, mais elle permet de choisir des étudiants qui s’adaptent bien à l’entreprise et qui, quand nous les embauchons, se révèlent particulièrement performants », résume Anne-Marie Menez, directrice des ressources humaines.

Un niveau de licence ou de Master

Chez Amaguiz, l’alternance monte donc en puissance. Les premiers contrats ont été signés il y a cinq ans. Une quinzaine de salariés sont passés par là. Un seul étudiant n’a pas été intégré, préférant continuer ses études. Sept ont été recrutés en juin dernier, six en CDI et un en CDD. Dix sont en formation cette année, avec l’espoir pour Amaguiz de tous les garder.

« Depuis deux ans, nous ne recrutons plus d’étudiants préparant seulement un BTS. C’est devenu un niveau trop juste pour ce que nous leur demandons, nous optons plutôt pour les niveaux licence ou Master 1 ou 2. Ils signent alors des contrats de professionnalisation avec nous pour des durées de un ou deux ans », précise Anne-Marie Menez. La plupart de ces jeunes ont été, pour l’instant, repérés par les écoles commerciales de la chambre de commerce et d’industrie locale. Mais une partie du repérage provient de plus en plus des lycées hébergeant des formations supérieures et du Cnam. Par ailleurs, Amaguiz se montre de plus en plus dans les salons de recrutement du Sud Bretagne, dans l’environnement de Nantes et Rennes.

Un besoin de réactivité

L’assureur sélectionne ses étudiants en alternance par entretien, comme pour une embauche. Il avoue rechercher des personnes volontaires, déjà avides de prendre des responsabilités parce qu’il conserve « un côté start-up assez exigeant, avec beaucoup de projets, de réactivité ». Pendant un an ou deux, à raison d’une semaine sur deux dans l’entreprise, ils sont suivis par un tuteur.

Particularité d’Amaguiz : une fois diplômés et engagés en CDI ou en CDD, selon les budgets du moment, les ex-alternants passent trois semaines dans l’école interne, comme tous les nouveaux dans l’entreprise. C’est ainsi qu’ils peuvent parfaitement assimiler les méthodes de commercialisation de l’assureur. « Il y a une technicité du site en ligne : méthode, cadence, passage du devis à la proposition puis à la conclusion de l’achat. Le client est cadre, CSP+, souvent très informé. Il faut maîtriser tout cela », justifie Anne-Marie Menez.

La réputation de cette école interne attire les étudiants et, par la qualité de la formation qu’elle fournit, l’assureur se démarque de la concurrence. Un autre aspect retient l’attention des étudiants : ils y sont rémunérés un certain pourcentage du salaire minimum constaté dans l’entreprise, et pas seulement un pourcentage du Smic. Cette école interne est aussi ce qui permet à Amaguiz de dépasser les minima de branche consacrés à la formation : 5 % de sa masse salariale au lieu de 2,3 %.

Au final, Amaguiz reconnaît que l’alternance lui coûte plus cher que des recrutements directs. Mais, selon l’entreprise, ce dispositif, couplé avec le complément apporté par l’école interne, se révèle performant. Au point qu’elle a décidé depuis deux ans de l’étendre au recrutement dans ses fonctions support, marketing et ressources humaines.

Auteur

  • Hubert Heulot