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La semaine

Créativité et engagement vont de pair

La semaine | publié le : 08.11.2016 | Hélène Truffaut

Selon une étude*, les entreprises ont bien compris l’intérêt de favoriser la créativité de leurs salariés. Mais beaucoup reste à faire pour exploiter au mieux ce filon.

Qu’est-ce qui incite l’entreprise à développer sa créativité ? Ce sont surtout les clients, répondent, à 79 %, les participants à la première édition de l’Observatoire de la créativité réalisé par le cabinet de conseil en transformation numérique Arctus et l’institut de recherche, de formation et de conseil pour les dirigeants Boostzone. La révolution numérique figure en 2e position (65 %) devant les contraintes financières et budgétaires (50 %).

Mais l’enquête met aussi en évidence l’effet rebond de la créativité : les répondants estiment en effet qu’il faut l’encourager pour développer d’abord l’engagement des salariés (83 %), devant l’innovation (70 %) et l’agilité dans les opérations (64 %). « Les entreprises qui mettent en œuvre des actions favorisant la créativité réalisent, dans un second temps, l’impact profondément positif de cette politique sur la motivation des salariés, à qui on donne la possibilité de s’exprimer de manière plus personnelle et d’exposer leurs idées », convient Isabelle Reyre, directrice associée d’Arctus.

les PME et les ETI en retrait.

Au-delà ce constat, l’observatoire, qui vise à identifier les différents marqueurs de la créativité, indique que celle-ci semble plutôt encouragée : c’est en tout cas l’opinion de 71 % des répondants… qui ne sont pourtant plus que 61 % à trouver que l’entreprise leur permet d’exprimer partiellement ou pleinement leur créativité.

Des résultats globaux qui masquent des disparités : « Entre les petites entreprises de moins de 100 salariés, souvent organisées en mode projet et les plus enclines à laisser s’exprimer la créativité, et les très grosses structures qui ont déjà initié ce type d’actions, souvent avec de gros moyens, on s’aperçoit que les PME et les ETI sont nettement en retrait », note Isabelle Reyre.

Des postes dédiés.

Les entreprises ont mis en place des responsables de l’innovation dans près d’un tiers des cas ; 14 % ont nommé des ambassadeurs missionnés pour déployer la créativité et 16 % disent avoir ces fonctions en projet. 11 % se sont dotées de change managers et elles sont autant à envisager cette option.

« On prend progressivement conscience que les principes de novation et d’idéation, jusqu’à présent réservés à la R & D, doivent être mobilisés partout », commente la directrice associée d’Arctus.

Mais il reste encore du chemin à parcourir. Tant du côté des salariés eux-mêmes – qui, s’ils se sentent légitimes pour faire des propositions d’amélioration dans leurs services (61 %), sont moins tentés de le faire pour les autres (53 %) –, que de celui des entreprises, qui ne font guère preuve de créativité en termes de critères de recrutement (d’abord axés sur l’expérience et le diplôme) et de processus d’évaluation des compétences (majoritairement individuelle).

* Étude menée entre juin et septembre 2016 auprès de 364 personnes (dont 19 % de dirigeants et 38 % de managers, 73 % des répondants étant salariés en CDI). Les résultats sont téléchargeables sur www.arctus.com.

Auteur

  • Hélène Truffaut