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Digne de confiance

La chronique | publié le : 25.10.2016 |

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Digne de confiance

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

« Il m’a déçu,

je ne lui fais plus confiance. » Dans les couloirs des entreprises, cette phrase est fréquente. On croit tous comprendre ce que la confiance veut dire. Mais en fait, elle cache de nombreuses réalités différentes.

On s’aperçoit que l’on peut faire confiance

à une personne pour de multiples raisons. Toutes ne sont pas interchangeables. Si l’on dit « Je ne lui fais pas confiance », sur quel registre a-t-on des réserves ? Et quand un collaborateur dit de son manager « Il ne me fait pas confiance ! », la question utile est : « Sur quoi précisément as-tu le sentiment qu’il ne te fait pas confiance ? »

Fiabilité.

On peut faire confiance à une personne parce qu’on peut compter sur elle. Elle répond présent quand on a besoin d’elle, elle est engagée, disponible, elle fait ce qu’elle a promis et, dans le travail, elle tient ses délais. On se sent en sécurité, elle ne disparaît pas dans les moments difficiles, elle ne nous laisse pas tomber. Lorsqu’elle ne peut pas tenir un engagement, elle prévient à l’avance, donc on peut se réorganiser. C’est précieux. Et nous, si l’on posait la question à notre équipe, sommes-nous fiable ?

Compétence.

On peut être fiable, mais encore junior sur les sujets sur lesquels on travaille. Face à des situations complexes, notre entourage aura tendance à faire plutôt confiance à la compétence. Si par hasard, un projet part dans une mauvaise direction, une personne compétente le verra et proposera des solutions pour éviter les écueils. C’est rassurant. Et nous, dans quel domaine de compétence est-on rassurant pour les autres ?

Expérience.

Parfois, la compétence technique ou le savoir ne suffisent pas ; pour faire pleinement confiance à une personne, il faut que l’on sente qu’elle a de l’expérience. Si vous embarquez sur un voilier sans être navigateur, vous apprécierez l’expérience du skipper, et pas seulement sa compétence technique ! Vous préférez partir avec quelqu’un de compétent et d’expérimenté.

Présence, souci d’autrui.

Dans les relations humaines, la confiance se développe souvent par la proximité. Un manager présent au milieu de ses équipes, soucieux des personnes, aura plus de chance de créer de la confiance que celui qui reste absent ou distant. La présence se traduit par la qualité d’attention et l’écoute (sans agitation dans sa tête ni téléphone dans les mains). L’inverse de la présence consiste à rester centré sur soi. Notre entourage dirait-il que l’on est présent pour eux ?

Franchise.

Langage simple et direct, authenticité, transparence, la franchise rassure. Nous sommes tous sensibles à la clarté des intentions, la sincérité des sentiments. Si notre interlocuteur cache une partie de la vérité, joue un double jeu ou cherche à nous utiliser, on va le sentir. On peut vite se mettre sur la réserve. Et nous, sommes-nous perçus comme sincères et transparents par nos coéquipiers ?

On le voit,

la confiance recouvre de multiples dimensions. On peut faire confiance à quelqu’un sur sa présence, mais pas sur sa compétence, ou sur son expérience et son discernement, mais pas sur sa fiabilité. La confiance est un lien solide et fragile à la fois. Car s’il se tisse jour après jour, il peut se briser en un instant.