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3 questions à… Christine Courbot et Marie-Hélène Mimeau

Acteurs | publié le : 25.10.2016 | Laurent Gérard

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3 questions à… Christine Courbot et Marie-Hélène Mimeau

Crédit photo Laurent Gérard

Respectivement présidente (CFTC CSFV) et vice-présidente (FCD) du Forco, l’Opca du commerce et de la distribution (42 000 entreprises et 1 million de salariés*), elles s’expriment sur la crise traversée par l’Opca et la réorganisation qui a suivi.

Où en est le Forco aujourd’hui, presque deux ans après une grave crise ?

CHRISTINE COURBOT : le Forco est un convalescent qui se porte de mieux en mieux. Et qui sera de nouveau en pleine possession de ses moyens à la fin de l’année 2016. La situation financière est assainie grâce à la mobilisation des branches professionnelles et des entreprises, via une contribution exceptionnelle à verser sur les deux exercices 2016 et 2017, à hauteur de 21 millions d’euros, dont 15 millions ont déjà été collectés. Des mesures d’économie drastiques ont également été mises en œuvre à hauteur de 14 millions d’euros, ce qui a permis le retour à l’équilibre financier.

La convention d’objectifs et de moyens (COM), signée avec l’État en 2015, prévoit que nous avons jusqu’à fin 2017 pour éponger les 6 millions d’euros restants. Avec une collecte de 355 millions d’euros réalisée en 2016, le Forco peut de nouveau parler d’avenir.

Comment être sûr que cette situation ne se reproduira pas ?

MARIE-HÉLÈNE MIMEAU : Pour mémoire, l’origine de la crise venait d’une situation liée, d’une part, à un surengagement, qui a progressé plus vite que la collecte réalisée – 317 millions d’euros à l’époque –, et, d’autre part, à une sous-estimation des frais de gestion de la structure. Cela étant, cette situation a été positive pour nos entreprises qui ont ainsi pu bénéficier d’actions de formation pour leurs salariés. Toutefois, sur plusieurs années, le passif s’est creusé pour atteindre 35 millions d’euros fin 2014.

Aujourd’hui, la formation des administrateurs à la gestion financière d’un Opca a été renforcée, ainsi que les prérogatives du comité d’audit. Notre politique de gestion des fonds de la professionnalisation est très prudentielle et celle-ci a été élargie à l’ensemble des dispositifs. Enfin, nous avons fait le choix de migrer vers un outil de gestion plus performant, déjà utilisé par cinq Opca majeurs.

Côté organisation, quelles sont les évolutions les plus significatives ?

CHRISTINE COURBOT : 2016 est une année de transition qui nous permet de reconstruire les fondations du Forco. Sous l’impulsion de Philippe Huguenin-Génie, qui a rejoint le Forco en novembre 2015 en tant que délégué général, nous avons tout d’abord reconstitué les équipes, après avoir connu près d’une centaine de départs l’année dernière. Par ailleurs, nous avons créé deux nouvelles délégations régionales, à Nantes et à Toulouse, pour calquer notre organisation sur la nouvelle géographie des régions françaises. Cela porte ainsi à 13 le nombre de nos implantations territoriales. Notre objectif est de recentrer le Forco sur son cœur de métier : le service aux entreprises, quelle que soit leur taille, notamment les TPE-PME, et l’accompagnement des branches professionnelles dans leur politique emploi-formation. Nous n’avons pas le droit à l’erreur.

MARIE-HÉLÈNE MIMEAU : La représentation de nos métiers auprès des acteurs régionaux constitue un enjeu primordial pour notre secteur. Le Forco a un véritable rôle à jouer en la matière pour nos branches professionnelles, surtout avec l’élargissement de son champ de compétences à l’apprentissage. D’où l’importance d’avoir un service de proximité permettant d’aller à la rencontre des entreprises et de dialoguer avec les acteurs régionaux.

* Bricolage ; commerce des articles de sport et équipements de loisirs ; commerce de détail de l’horlogerie-bijouterie ; commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire ; commerces de détail non alimentaires ; commerce succursaliste de la chaussure ; commerce succursaliste de l’habillement ; grands magasins et magasins populaires ; horlogerie commerce de gros ; import-export ; optique-lunetterie de détail ; professions de la photographie ; vente à distance.

Auteur

  • Laurent Gérard