L’an dernier, plus de 65 % des 3 588 recrutements à La Poste ont concerné des jeunes de moins de 30 ans, la borne d’âge fixée par l’opérateur public dans son accord contrat de génération de janvier 2014. L’engagement, élevé, de 60 % a donc été largement tenu, majoritairement sur des postes de facteurs, puis de chargés de clientèle (guichet), de conseillers bancaires et de techniciens informatiques.

« C’est un bon résultat, mais qui était déjà atteint au moment de la signature de l’accord et qui est insuffisant pour corriger la pyramide des âges », fait remarquer Stéphane Chevet, secrétaire national de la F3C-CFDT. En effet, en dépit des nombreux recrutements de jeunes et des départs en retraite (pour partie non remplacés), la moyenne d’âge a continué d’augmenter, passant de 46,1 ans à 46,9 ans entre 2013 et 2015. Principales explications : le recul de l’âge légal de départ en retraite et le vieillissement naturel de l’effectif (près de 220 000 personnes).

« Nous avons fait un effort très significatif, en particulier en direction des alternants, souligne Yves Arnaudo, directeur du développement RH. Nous en avons intégré 13 500 sur la durée de l’accord, dont 55 % de femmes, pour un objectif initial de 12 000. En outre, près de la moitié des recrutements de jeunes en CDI ont puisé dans le vivier des alternants. » Le diagnostic intergénérationnel, présenté aux syndicats en mai dernier, indique également que les moins de 30 ans ont été le plus souvent formés et promus en 2015. Un bilan très détaillé, uniquement quantitatif, qui a servi de support aux nouvelles négociations.

Le 12 octobre, cinq syndicats représentant plus de 50 % des suffrages (CFDT, FO, UNSA, CFTC et CFE-CGC) ont signé le nouvel « accord relatif à l’insertion des jeunes et à l’emploi des seniors », sur la période 2016-2018. L’engagement de 60 % de recrutements parmi les moins de 30 ans est réaffirmé, mais sur un volume de 5 000 recrutements, contre 15 000 entre 2012 et 2015. L’accompagnement des jeunes embauchés en CDI est renforcé : en plus du livret d’accueil et de l’entretien d’intégration avec le manager, les nouvelles recrues auront une présentation des syndicats par les organisations elles-mêmes. Ce parcours ne concerne pas les alternants ni les stagiaires.

L’entreprise publique a aussi revu les formations d’intégration des facteurs : « Elles seront davantage orientées vers les relations et les services à la clientèle, pour mieux coller aux nouvelles facettes du métier, précise Yves Arnaudo. Ce qui accroît de fait l’employabilité des nouveaux embauchés. »

En ce qui concerne les alternants, La Poste conserve le même objectif : en accueillir 12 000 sur trois ans. « Mais le nouvel accord précise qu’il peut s’agir de titulaires d’un CAP, ce qui met aussi l’accent sur les moins diplômés, relève Stéphane Chevet. Cela peut permettre de recruter des profils plus jeunes et moins qualifiés ainsi que des décrocheurs, pour faire de La Poste, à terme, une école de la deuxième chance. » Quant aux stagiaires, l’objectif d’en intégrer 15 000 sur trois ans est reconduit : un objectif très atteignable, puisque près de 22 000 stagiaires ont été accueillis ces trois dernières années.

Enfin, toutes les mesures relatives aux tuteurs et référents sont reprises à l’identique. L’opérateur dispose depuis plusieurs années d’une charte du tutorat, a mis en place un parcours de formation certifiant pour les tuteurs, et valorise le tutorat dans le parcours professionnel et dans la rémunération variable. Les nouveaux embauchés en CDI, eux, sont accompagnés par leur manager et peuvent parfois s’appuyer, en fonction des possibilités, sur un pair, référent dans son métier et ancien d’au moins cinq ans dans sa fonction.

Activités

Services de courrier et colis, banque, bureaux de poste, téléphonie.

Effectif

220 000 collaborateurs.

Chiffre d’affaires groupe (2015)

23,04 milliards d’euros.