Il est désormais très improbable que la courbe du chômage s’inverse dans le temps du quinquennat. Mais se souvient-on de la seconde promesse de François Hollande ? Celle faite aux jeunes : « Je ne veux être jugé que sur un objectif… : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? » Dans la boîte à outils “jeunes” de la mandature figurait notamment le contrat de génération, sur lequel les entreprises de 50 salariés et plus étaient tenues de s’engager, à dater de 2013 et pour trois ans.

À l’heure du bilan, le constat est clair : en matière d’emploi, il a manqué la cible. Mi-2015, seuls 40 300 contrats de génération avaient été signés contre 220 000 espérés. En février dernier, la Cour des comptes étrillait le dispositif dans un rapport assassin. L’échec en termes de politique publique était-il prévisible ? Il est certain qu’une injonction à négocier ou à s’engager sur un plan, assortie d’une grande liberté quant au contenu du texte et des objectifs, présageait quelques déceptions. Les ambitions ont souvent été modestes, parfois contextualisées jusqu’à l’affichage de prévisions d’embauche de jeunes ou de maintien dans l’emploi de seniors inférieures au rythme de croisière au moment de la signature : évitement ou effets d’aubaine – là où l’accord donnait lieu à une aide financière – ont été légion. Feu les plans pour l’emploi des seniors s’étaient d’ailleurs échoués sur les mêmes écueils.

En revanche, beaucoup d’entreprises, qui renouvellent aujourd’hui leur accord, ont formalisé à travers lui des pratiques d’accueil, d’intégration et d’accompagnement des jeunes embauchés ; parfois une politique RH à l’égard des jeunes mieux définie. Un bien mince bilan.