Depuis les années 1980 et le boom des technologies numériques, les start-up représentent le nec plus ultra de l’esprit d’entreprise. Liées aux nouvelles technologies si ce n’est toujours à l’informatique, elles sont modernes par les produits ou services qu’elles proposent et innovantes dans leurs méthodes de gestion financière et RH. On parle à leur propos d’autant plus volontiers de “nouvelle économie” qu’on a enterré un peu vite l’ancienne, notamment le secteur industriel. Cependant, ce que l’on ne remarque jamais, c’est qu’une start-up est fatalement destinée à disparaître. Soit elle échoue dans son projet technologique, humain ou financier, soit elle réussit si bien que les exigences économiques la contraignent à grandir rapidement ou à se faire racheter. De telle sorte que les solutions organisationnelles les plus créatives sont paradoxalement sans avenir. À moins – si l’on veut voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide –, que l’avenir n’émerge de la destruction du passé.

L’auteur, ingénieur, qui fut successivement entrepreneur puis instituteur, nous tire tranquillement par l’évidence narrative de la fiction vers la prise en compte de cette réalité économique et humaine qui lui semble absurde. Quatre amis, bien dotés en diplômes et talents, nous font suivre le parcours haletant de l’aventure entrepreunariale depuis l’idée géniale de départ et la course aux clients et financements jusqu’au has been de l’âge adulte de l’entreprise, condamnée à se trahir ou mourir.