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La semaine

Digitalisation : usine 4.0 : un site pilote en Ile-de-France

La semaine | publié le : 04.10.2016 | Hélène Truffaut

L’usine 4.0 est en marche. À la clé, une relocalisation des unités de production, espère le Boston Consulting Group, qui a lancé une expérimentation pour répondre aux questionnements des industriels.

« Nous voulons démontrer que la baisse des emplois industriels en France n’est pas une fatalité », assène Moundir Rachidi, directeur des activités opérations dans l’Hexagone du Boston Consulting Group (BCG). Un objectif ambitieux pour le cabinet de conseil en management et en stratégie d’entreprise, qui vient de lancer, sur le plateau de Saclay (Essonne), l’Innovation Center for Operations (ICO), un centre d’expérimentation de l’industrie 4.0, destiné à répondre aux questionnements de ses clients sur le sujet. Il a ainsi mené une enquête* sur le niveau de maturité des industriels français vis-à-vis de ce que l’on appelle « la 4e révolution industrielle ».

Au menu : robotique avancée, impression 3D, réalité augmentée, simulation numérique, Internet industriel, big data … Des technologies communicantes, interactives et analytiques qui, espère le BGC, devraient permettre à « un modèle à bout de souffle » de faire un bond de productivité (réduction des temps de montée en cadence, de changement de produits, des coûts de fabrication…). Et inciter ainsi les entreprises à relocaliser les usines au plus près des marchés. Surtout lorsqu’il s’agit de gagner en interactivité avec le consommateur final (produits personnalisés).

Expérimentations.

Les industriels hexagonaux sondés commencent à entrevoir le potentiel des nouveaux outils. En majorité (72 %), ils seraient en phase d’expérimentation – découverte des solutions, mise en place de pilotes –, mais sans vision structurée ni priorisation pour leur entreprise. Seuls 6 % seraient passés à la vitesse supérieure : conception d’une vision intégrée, préparation d’un déploiement à grande échelle, analyse des impacts RH, informatiques, financiers…

Selon le BCG, ces technologies permettraient, à terme, de concevoir des unités de production différentes, « plus petites et plus agiles ». À la condition, entre autres, de disposer des compétences ad hoc. Or, après la sécurité des données et le manque de standards de communication, le manque de personnel qualifié est la 3e préoccupation des industriels (37 %). Ils ont besoin d’experts en cybersécurité (57 %), de data scientists (56 %) ou encore d’automaticiens (52 %).

Le besoin de qualifications nouvelles devrait s’accompagner d’une montée en compétences des opérateurs. « En France, le terreau est fertile, estime d’ailleurs Moundir Rachidi. Nous avons en France des BEP, des CAP, des bac pro qui sont sous-exploités. » Demain, ils seront certes moins nombreux, mais ils programmeront eux-mêmes leurs “cobots” (robot collaboratif pour la manipulation d’objets). Et, in fine, devraient « reprendre la main », via tous ces nouveaux outils, sur l’optimisation du processus de production.

* Le BCG a interrogé plus de 320 industriels français de tous secteurs (CA supérieur à 50 millions d’euros) en juillet 2016.

Auteur

  • Hélène Truffaut