Environ 100 euros pour chaque salarié en Chine, 480 en Belgique, 380 en Espagne… C’est le montant que chaque collaborateur du groupe chimique Solvay à travers le monde, à l’exception de la France, a reçu en avril pour sa prime d’intéressement issue d’un accord mondial signé au printemps 2015.

« En avril 2015, les salariés du groupe avaient reçu un intéressement basé sur les résultats financiers 2014, qui était issu de la seule initiative de la direction, détaille Jean-Christophe Sciberras, directeur des relations sociales et de l’innovation sociale du groupe Solvay. Nous avons décidé de consolider cette mesure en négociant cette fois un accord au niveau du Solvay Global Forum. Cet accord, qui date de mai 2015, est le premier signé par cette instance mondiale de dialogue et de négociation composée de huit représentants des salariés, dont quatre issus de pays d’Europe : Allemagne, France (deux) et Italie, et de quatre représentants issus de pays extra-européens : Chine, États-Unis, Corée et Brésil. »

L’objectif de cet accord est de mettre en place un système de partage de la valeur pour tous les collaborateurs, qui soit simple à appréhender par chacun. Il s’agit également de sensibiliser les équipes à l’importance de la performance et de développer le sentiment d’appartenance au groupe Solvay.

Le calcul de l’intéressement mondial est lié à deux objectifs : le premier relève du développement durable (à hauteur de 20 %), le second, plus conventionnel, repose sur des éléments financiers (à hauteur de 80 %) : le niveau de résultat courant.

Au total, 22 000 personnes sont concernées sur un effectif global de l’ordre de 26 000 salariés au niveau du groupe. Les représentants des salariés ont accepté que les collaborateurs de Solvay en France soient exclus du dispositif et ne cumulent pas deux versements. Ces derniers bénéficient en effet d’un accord d’intéressement plus ancien, qui tient compte d’objectifs par unité locale et qui aboutit à un versement plus généreux. Les cadres dirigeants, qui disposent aussi d’un dispositif spécifique, ont également été exclus de l’accord mondial.

Au terme de l’exercice 2015, les objectifs liés au développement durable ont été pleinement atteints, et les 2 millions d’euros qui y étaient associés ont été versés. En revanche, les résultats sur objectifs financiers se situent au-delà du seuil de déclenchement, mais en deçà de la cible.

« Sur une enveloppe potentielle de 10 millions d’euros négociée pour 2015, 7 millions ont été versés en 2016 au vu des résultats obtenus, l’enveloppe pouvant représenter 0,8 % de la masse salariale mondiale du groupe, explique Jean-Christophe Sciberras. Pour chaque pays, le budget est distribué au prorata de la masse salariale locale. La somme individuelle est la même pour chaque salarié. C’est simple à calculer, et l’enjeu est compréhensible pour tout le monde. »

Et de poursuivre : « L’accord a été reconduit pour l’intéressement qui sera versé en 2017 sur l’exercice 2016. Les objectifs financiers et de développement durable ont été adaptés, et l’enveloppe portée à 12 millions d’euros, afin notamment de tenir compte de l’arrivée de 4 500 nouveaux collaborateurs avec l’acquisition de l’américain Cytec* », indique Jean-Christophe Sciberras.

« À long terme, nous réfléchissons à harmoniser l’accord mondial d’intéressement et celui qui bénéficie aux salariés en France », annonce le directeur des relations sociales. Première étape : l’accord hexagonal a été modifié dans sa structure, et un objectif lié au développement durable a été introduit. Son poids ne représente toutefois que 10 % de l’enveloppe.

Il faudra par la suite allouer davantage de moyens financiers à l’enveloppe de l’intéressement mondial pour assurer une convergence des deux systèmes.