logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Acteurs

3 questions à… Jean-Philippe Séveno

Acteurs | publié le : 27.09.2016 | Florence Roux

Image

3 questions à… Jean-Philippe Séveno

Crédit photo Florence Roux

Le DRH d’Aptar Group pour l’Europe de l’ouest, tout juste nommé vice-président de la Fédération de la plasturgie et des composites, évoque, via son expérience, la variété et les défis des RH de la branche.

Qu’apportent vos expériences en entreprise à votre fonction de vice-président de la Fédération de la plasturgie ?

Elles me permettent d’appréhender la branche dans sa diversité, de tailles et d’activités. J’ai démarré ma carrière de RH en 1992 chez Augros Packaging, une PME familiale de l’emballage pour le marché cosmétique, où j’ai été confronté à la réalité très pratique de la fonction. Chez Plastic Omnium, en 2000, j’ai découvert la plasturgie pour l’automobile et géré les RH à l’échelon international, en maintenant le contact avec les sites. De 2004 à 2010, toujours dans la plasturgie automobile chez Faurecia, j’ai enchaîné trois postes opérationnels, dont un de DRH d’un pôle de R & D. Enfin, dans le groupe américain Aptar depuis 2010, je découvre une activité de niche innovante : la fabrication de systèmes de diffusion pour la pharmacie, la parfumerie, les cosmétiques ou l’alimentaire. Comme dans les autres entreprises, je m’efforce de relier les attentes des marchés et les problématiques locales dans un environnement industriel.

Pourriez-vous donner la mesure de la variété de la plasturgie ? À quels défis la branche doit-elle faire face ?

La plasturgie pèse 50 milliards d’euros en France, au 6e rang mondial du secteur. Elle présente une grande diversité, avec 4 070 entreprises et 211 000 salariés dans notre pays, pour un effectif moyen de 52 salariés. On y côtoie de petites entreprises comme des groupes sur une centaine de marchés : l’automobile, la cosmétique, la santé, le sport, l’alimentaire, l’aéronautique…

Un de ses défis majeurs est l’innovation. Les process de plus en plus élaborés doivent répondre à des exigences environnementales et à des besoins précis, tels la fabrication de pièces de pacemakers ou de microcomposants pour les équipements médicaux, l’impression en 3D ou le recyclage. Avec le secteur de la chimie, nous travaillons aussi à l’innovation de nouveaux matériaux plastiques, pour être moins tributaires des matériaux fossiles.

Comment les RH répondent-elles à ces enjeux ?

Nous devons attirer les talents et les former, mais aussi aider nos salariés à s’adapter et à se développer. Notre secteur recrute chaque année 17 000 personnes, dans tous les métiers et à tous les niveaux, du bac pro au master, et au-delà. Avec nos entreprises, nous menons une réflexion prospective pour identifier les métiers sous tension jusqu’en 2030*.

Pour innover, nous devons faire évoluer nos outils de formation. Avec 50 établissements, CFA et lycées, 3 000 élèves, nous nous sommes fixé l’objectif d’avoir plus de 1 000 apprentis en 2020, contre 600 aujourd’hui. Nous venons de rénover le cursus du BTS Europlastics et composites. Côté formation continue, nous avons créé 17 CQP depuis 2013, valables dans toutes les entreprises du secteur. La fédération fait le lien entre le terrain, les industriels qui perçoivent les besoins et les tendances, et les partenaires institutionnels, l’éducation et les représentants du personnel.

Comme pour notre dizaine d’accords de branche depuis 2012 – sur les salaires, la prévoyance… –, nous misons sur un dialogue ouvert et de bon sens, pragmatique. Et nous créons chaque accord comme un socle, à la fois outil “clé en main” pour les petites entreprises et “formule adaptable” pour les grands groupes. Les modèles et les réponses diffèrent, mais l’objectif est commun : le développement de nos entreprises et de leurs collaborateurs.

* Cette réflexion a donné lieu à la rédaction d’un livre blanc “Fabrique des talents”, remis au gouvernement en avril dernier, et à la création d’un site grand public www.lafabriqueatalents.fr

Auteur

  • Florence Roux