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Sur le terrain

Conditions de travail : Nokia développe les services aux salariés et le lien social

Sur le terrain | publié le : 20.09.2016 | Mariette Kammerer

Nokia entend animer et faciliter la vie de ses salariés sur leur lieu de travail… et doper leur performance. Ceci alors qu’une procédure de PSE s’est terminée le 6 septembre.

Boutiques, food-trucks, conciergerie haut de gamme, espace bricolage, salle de jeux vidéo… dans les locaux de Nokia à Saclay, en région parisienne, et à Lannion, en Bretagne, tout a été pensé pour animer et faciliter la vie des salariés sur leur lieu de travail. En 2014, après des fermetures de sites ayant entraîné le départ de nombreux salariés, l’objectif de cette démarche était surtout de retenir les collaborateurs, dont une majorité d’ingénieurs et cadres de haute technologie. « Il fallait prendre soin de ceux qui restaient, qu’ils soient contents et fiers de travailler chez nous, explique Loïc Le Grouiec, DRH de Nokia France, auparavant Pdg de la filiale française d’Alcatel-Lucent. Notre campus de l’innovation technologique se devait d’être aussi innovant en termes de services aux salariés. »

Première utilité de ces services : résoudre les problèmes du quotidien. Sur le site de Saclay, éloigné de Paris, les bus-navettes mis à disposition des salariés sont équipés de wifi, ce qui permet de terminer quelques envois d’e-mails sur le trajet. Les salariés peuvent faire leurs courses sur leur lieu de travail grâce à l’implantation d’un Auchan Drive et de nombreuses petites boutiques. Ils ont aussi la possibilité de confier une course urgente – un cahier pour leur enfant, des médicaments à la pharmacie – à la conciergerie de l’entreprise.

Télétravail pour tous

« Moins de stress, moins de perte de temps, et les salariés sont d’autant plus sereins et disponibles au travail », constate le DRH. C’est aussi dans ce but que le télétravail a été ouvert jusqu’à deux jours par semaine à tous les salariés, et mis en place pour 60 % d’entre eux. Avec un égal succès à Lannion et en région parisienne. « Les managers, frileux au départ, n’y voient que des avantages, ajoute Loïc Le Grouiec : projets à l’heure, satisfaction des clients et productivité accrue. »

Il s’agissait ensuite d’animer ce site où travaillent 4 000 personnes et de créer des espaces de détente et de convivialité pour tous les âges et tous les goûts. La DRH s’est creusé la tête, a sondé les attentes des salariés et pioché des idées dans le voisinage. « Nous avons monté une association avec d’autres entreprises du plateau de Saclay pour s’échanger de bonnes pratiques », complète le DRH. Ainsi ont été installés une salle de gym, des food trucks pour changer de la cantine, bientôt une bibliothèque et un espace jeux vidéos.

Plus original, des cafés-débats sont animés une fois par semaine durant l’heure du déjeuner par des salariés ou des conférenciers sur un sujet qui les intéresse : la “5G”, le jardinage, la diversité hommes-femmes… « Ces conférences ont un grand succès, elles permettent aux gens de se rencontrer par affinités », indique le DRH. D’autres initiatives sont dédiées au soutien du lien social et du bien-être au travail : la journée des familles, la fête des voisins de l’entreprise et le réseau social interne. « Au cours de ces échanges conviviaux, les salariés parlent de leur travail, découvrent ce que font d’autres services, et c’est positif pour la cohésion de l’entreprise. »

Les collaborateurs peuvent également exprimer leur créativité et concrétiser des projets technologiques dans un espace appelé “le garage”, où quelques-uns ont par exemple fabriqué une imprimante 3D, sans lien direct avec leur travail.

Bilan ? « La qualité de cet environnement est un facteur d’attractivité pour l’entreprise et améliore la performance au travail, estime Loïc Le Grouiec. Cela crée aussi une fierté d’appartenance, qui transparaît dans les enquêtes de satisfaction, sur les réseaux sociaux, dans les retours spontanés des salariés, et rejaillit sur l’ambiance de travail. »

Un gros bémol tout de même, selon les syndicats : « Pour attirer et retenir les salariés, il faudrait aussi leur donner des garanties sur l’avenir de l’activité, estime Laurent Delorme, délégué syndical CFDT. Alors qu’un nouveau plan de départs vient d’être signé, leur succession nuit à l’image de l’entreprise et sape la confiance des salariés », ajoute-t-il. De plus, selon le syndicat, la direction de Nokia s’était engagée auprès du gouvernement, au moment du rachat d’Alcatel-Lucent, à réaliser 500 embauches en R&D, dont 300 jeunes ; mais ces recrutements se font attendre.

Auteur

  • Mariette Kammerer