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Sur le terrain

Accord : Dassault Systèmes intègre son “écosystème” dans sa GPEC

Sur le terrain | publié le : 20.09.2016 | M. K.

Dans son nouvel accord de transformation sociale, Dassault Systèmes traite de formation, de mobilité et de fin de carrière.

Dassault Systèmes (DS), spécialisé dans la modélisation et la simulation 3D, a signé le 17 juin un accord de GPEC et de transformation sociale « sans objectif de réduction d’effectifs », qui crée ou revisite une quinzaine de dispositifs de maintien dans l’emploi, de mobilités interne et externe. « Notre accord GPEC de 2008 était trop figé, celui-ci s’inscrit dans notre vision stratégique et permettra d’adapter les collaborateurs à nos besoins de demain, sur des métiers et des activités en constante évolution », indique Frédéric Gautier, vice-président RH Europe-Moyen Orient-Afrique-Russie.

Après neuf mois de négociation, seul le syndicat maison Ensemble à DS n’a pas signé ce nouvel accord, paraphé par la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et FO, et applicable à 4 000 salariés en France. L’enjeu ? Accompagner l’intégration des compétences après le rachat de nombreuses sociétés ; s’adapter aux évolutions des industries partenaires – aéronautique et automobile –, se développer dans de nouveaux secteurs comme la biologie et le médical ; accompagner les fins de carrière.

165 rôles

La nouvelle GPEC est fondée sur un “référentiel des rôles”. Chacun des 165 rôles existant dans le groupe définit un ensemble de compétences, de missions et de responsabilités comme, pour la fonction RH, le rôle de recruteur. Un “observatoire des rôles” paritaire devra identifier trois catégories de rôles : ceux “en évolution”, dont le contenu change beaucoup ; les rôles “critiques”, que l’entreprise cherche à recruter ; et les rôles “sensibles”, amenés à décliner ou à disparaître. Dans cette dernière catégorie, les collaborateurs seront prioritaires pour se former à un nouveau métier, grâce à des formations allant jusqu’à 15 % de leur temps de travail pendant six mois. « Notre université d’entreprise, qui délivre des certifications internes correspondant à ces rôles, y contribuera », indique Frédéric Gautier.

Dispositif original, l’accord permet des mises à disposition de salariés pendant dix-huit mois au sein des entreprises de “l’écosystème”, dans un objectif soit de qualification sur des métiers recherchés en interne, soit de transfert de compétences. « Nous souhaitons permettre à nos collaborateurs de s’enrichir de nouvelles compétences chez nos partenaires, explique le vice-président RH. Cela peut être très intéressant d’avoir, au sein de notre écosystème, des collaborateurs qui connaissent nos outils de travail. »

La CFDT, qui a proposé et défendu ce dispositif, s’interroge maintenant sur son déploiement : « Cela dépendra beaucoup de l’engagement de l’équipe RH, qui, pour l’instant, paraît très frileuse », observe Claude Durand, négociateur pour le syndicat. La notion “d’écosystème” mériterait aussi, selon lui, d’être précisée : s’agit-il des clients, sous-traitants, fournisseurs, utilisateurs des solutions DS ? « L’idée d’écosystème est alléchante, mais relève d’une vision collaborative et horizontale des relations de travail qui ne correspond pas du tout à la culture très verticale et hiérarchisée de Dassault Systèmes », ajoute le représentant syndical, qui attend donc de voir comment ces transferts de compétences pourront s’opérer.

Sur le volet des mobilités internes, les collaborateurs du groupe sont prioritaires sur les postes à pourvoir. L’accord accompagne aussi les mobilités externes volontaires à travers une aide à la création d’entreprise, une aide à la « poursuite d’une activité salariée non concurrente », une période “sécurisée”, avec garantie de réintégration pendant neuf mois et le versement d’un différentiel de salaire de 1 000 euros maximum pendant six mois. L’accord prévoit enfin, trois ans avant la retraite, un temps partiel aidé et un congé de fin de carrière permettant un départ anticipé.

Dernier point, afin de faciliter le travail des représentants du personnel et d’assurer la relève, les managers seront « sensibilisés au temps nécessaire à l’exercice d’un tel mandat ».

Auteur

  • M. K.