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L’enquête

Groupe André Landais : L’alternance, source unique de recrutement

L’enquête | publié le : 20.09.2016 | Hubert Heulot

La PME de travaux publics ne recrute que par alternance. Le souffle apporté par les apprentis et les ingénieurs en contrat d’alternance a permis à l’entreprise de se moderniser, juge le DG.

Ce n’est pas Eiffage ni Vinci. Le groupe André Landais, à Mésanger, compte cinq sociétés de travaux publics, la plupart de 50 salariés, la plus grande de 150, toutes les cinq installées dans un seul département, la Loire-Atlantique, travaillant avec 70 % de commandes publiques. L’ensemble emploie 350 personnes dont, en permanence, une trentaine en alternance. « Deux semaines à l’école, deux semaines chez nous pendant trois ans d’études », résume Michel Misandeau, directeur général du groupe. Ce bataillon compte cette année 24 CAP et bac pro, trois BTS et trois ingénieurs. Déjà, les 10 ingénieurs maison ont emprunté cette voie. « En dehors de quelques compétences pointues à dénicher rapidement, tous nos salariés sont recrutés comme apprentis », insiste Michel Misandeau. Ils sont embauchés dans les environs, laissés auprès de leurs familles et de leurs amis durant l’apprentissage. Leur diplôme en poche, l’entreprise les embauche en CDD pour six mois. Puis signe, en général, un autre CDD de six mois par mesure de sécurité, si le travail venait à manquer. Au bout d’un an, les ex-alternants obtiennent leur CDI.

Un collectif solide

Cette façon de recruter répond d’abord, selon Michel Misandeau, à un souci collectif : « Nous voulons pérenniser les métiers et les compétences du secteur des travaux publics. Former et intégrer des jeunes est la meilleure façon de le faire. » L’intérêt du groupe est aussi de se doter de salariés formés à sa main et de constituer un collectif de travail solide. « Nous leur donnons un métier, leur garantissons un emploi. Nous leur inculquons aussi le goût du travail et des devoirs envers les autres salariés et l’entreprise, des valeurs qui se perdent un peu. » L’appel à des intérimaires ou à des salariés détachés remettrait en cause la cohésion du groupe, la fidélité des troupes à l’entreprise. Pour le DG, aucun calcul économique ne le justifierait : « Nous n’avons jamais vraiment mesuré le prix de l’alternance, tellement sûrs de ce qu’elle apporte ! »

Le coût ? 1 500 euros par mois pour un apprenti, moins 500 à 1 000 euros d’aide publique par la région ; 2 500 euros pour un alternant en contrat de professionnalisation, moins 700 euros par mois pris en charge par l’organisme de formation. Il n’y a pas d’aide pour les ingénieurs. S’y ajoutent des coûts indirects : le temps pris par les 23 tuteurs mobilisés en interne pour 30 alternants et un peu de casse supplémentaire de matériels.

Réseau local

Mais l’apport “qualitatif” de cette jeunesse fait pencher irrémédiablement la balance. Le groupe s’est appuyé sur elle, sur ses connaissances fraîches acquises dans un réseau local de formations, suivi de près par la Fédération des travaux publics, pour se diversifier dans le béton, dans la création d’un laboratoire de tests. Il analyse les constructions d’un grand groupe français en Chine. Il y a quelques années, il en a fait autant des ouvrages d’art du contournement nord d’Angers. Et aujourd’hui, l’horizon s’ouvre sur l’immense chantier du recyclage…

Auteur

  • Hubert Heulot