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L’enquête

Compagnie nationale du Rhône : Un dispositif maison pour deux métiers sensibles

L’enquête | publié le : 20.09.2016 | Florence Roux

En cinq ans, la CNR a déjà recruté en CDI – à l’exploitation ou à la maintenance – 20 des 24 personnes en insertion formées grâce à Form’Avenir, un dispositif d’alternance “maison” construit avec l’Afpi rhodanienne.

« Fier d’avoir, en même temps, un diplôme et un boulot », Abdelaziz Mansour, 25 ans, a démarré le 1er mai dernier un CDI d’agent d’exploitation dans l’une des centrales hydroélectriques de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), près de Montélimar. La veille, il avait obtenu un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) d’opérateur en maintenance industrielle. Le jeune homme est l’un des 20 collaborateurs que la CNR a recruté en CDI à l’issue d’un contrat en alternance d’un an, réalisé dans le cadre de Form’Avenir. Ce dispositif diplômant en alternance, lancé par la compagnie en 2011 avec l’Afpi rhodanienne, centre de formation industrielle à Lyon, a permis de constituer cinq promotions, alternativement d’agent d’exploitation ou d’agent de maintenance mécanique, pour 31 apprenants, dont sept sont encore en apprentissage et vingt, comme Abdelaziz, en CDI.

« L’exploitation et la maintenance sont au cœur de notre activité, explique Boubaker Es Sassi, responsable du pôle GPEC de la CNR, chargé du dispositif. Mais les formations initiales sont un peu trop généralistes, et nous devons souvent former nos nouvelles recrues à nos spécificités. » Ainsi, le travail de surveillance et de maintenance des machines hydrauliques, énormes et tournantes, requiert une connaissance technique de terrain, des gestes et une attention qui s’acquièrent dans la pratique.

Pour pallier ce manque, la CNR a élaboré avec l’Afpi deux cursus maison pour ces métiers. Dans le cadre de sa politique RSE, elle s’est en outre adressée à des publics éloignés de l’emploi, via des missions locales ou Pôle emploi… « Et, plutôt que le nombre des bénéficiaires, nous avons privilégié la qualité du dispositif », ajoute Boubaker Es Sassi.

Un Cahier des charges précis

Côté ingénierie, des référents métiers de la CNR ont élaboré un cahier des charges précis pour le centre de formation, avec 11 modules sur environ 90 jours, ventilés selon les besoins majeurs des métiers, avec, par exemple, une trentaine de jours en électrotechnique ou en mécanique… Parallèlement, ils ont construit des modules complémentaires internes sur une dizaine de jours et assurent 70 heures d’interventions sur des thèmes “maison”, tels que les turbines ou les portes d’écluses.

Sinon – hormis les deux périodes de deux mois pleins en centrale qu’exige l’activité hydroélectrique –, les cursus sont des parcours d’alternance classique école-entreprise sur treize mois, pour des promotions de cinq à huit apprenants par cursus (titulaires au départ d’un niveau IV ou V ou d’une expérience équivalente). L’accueil en entreprise s’appuie sur un réseau de tuteurs attentifs. Celui d’Abdelaziz, Christian Wintzenrieht, électromécanicien et cadre haute maîtrise, l’a aidé à « s’intégrer à l’équipe », lui a « fixé régulièrement des objectifs de compétences à acquérir » et « donné des conseils méthodologiques, dans la pratique ou pour la rédaction de son mémoire ».

Avec un investissement global pour la CNR de 40 000 à 50 000 euros par promotion, Form’Avenir a permis d’embaucher entre 90 % et 95 % des apprenants. La CNR vient de renouveler pour trois ans, par convention, son partenariat avec l’Afpi rhodanienne afin de mettre en œuvre ce dispositif.

Auteur

  • Florence Roux