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Olivier de Fontenay directeur général d’eres

La semaine | L’interview | publié le : 20.09.2016 | Hélène Truffaut

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Olivier de Fontenay directeur général d’eres

Crédit photo Hélène Truffaut

« Avec la décote et l’abondement, le salarié actionnaire prend peu de risques »

Dans votre étude sur l’actionnariat salarié publiée le 13 septembre, vous avez mesuré la performance sur cinq ans des opérations collectives dans le SBF 120. C’est une première.

Nous avions l’intuition qu’avec les mécanismes de décote et d’abondement, les opérations de souscription proposées aux salariés ne comportaient qu’une part minime de risque – qu’on ne peut du reste éliminer. Il nous fallait objectiver cette appréciation, afin de donner un nouvel éclairage à ceux qui réfléchissent à la mise en place d’un tel dispositif. Nous avons donc analysé 123 opérations réalisées par 42 entreprises sur la période 2006-2010, et comparé les prix de souscription avec décote au prix de l’action cinq ans plus tard, en intégrant les dividendes dans le calcul des gains ou pertes. Et, faute de données sur l’abondement, nous avons réalisé différentes simulations avec des taux allant de 25 % à 300 %, le maximum légal.

Résultats ?

Rien qu’avec le dividende et la décote, les salariés concernés ont été gagnants dans 72 % des cas, contre 60 % pour un actionnaire lambda. Si on ajoute un abondement de 25 % ou 75 %, par exemple, ils sont gagnants dans, respectivement, 79 % et 90 % des cas. Pour 100 euros investis, les salariés souscripteurs ont réalisé sur cinq ans un gain moyen de 78 % sans abondement à 547 % avec un abondement de 300 %. Il y a des perdants, notamment parmi ceux qui ont souscrit une seule fois en 2007, où les opérations ont été catastrophiques. Mais le salarié ne cède pas forcément ses actions au bout des cinq ans de blocage sur le PEE et peut attendre que la situation s’améliore. Par ailleurs, la fréquence des opérations permet de lisser le risque.

Comment se porte l’actionnariat salarié en France en 2015 ?

Le taux de démocratisation continue de baisser. Il atteint 37,2 %, soit un recul de 10 points par rapport à 2013. Nous l’attribuons en partie à l’alourdissement de la fiscalité sur les attributions gratuites d’actions qui, avant le retour en arrière de la loi Macron, a mis un terme aux plans collectifs de ce type. Mais d’autres facteurs peuvent jouer sur la liquidation des actions détenues par les salariés, comme les départs à la retraite massifs dans certaines entreprises. La France demeure cependant championne d’Europe de l’actionnariat salarié démocratique dans les entreprises cotées, le taux de détention du capital étant de 3,9 %.

* Étude reposant sur des données publiques et informations de la FEAS. Tous les résultats sur www.eres-group.com/partage-du-profit

Auteur

  • Hélène Truffaut