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NAO : Des budgets d’augmentations salariales toujours serrés

La semaine | publié le : 13.09.2016 | H. T.

Signe d’une meilleure santé, les entreprises ont été plus généreuses que prévu en 2016. Mais les prévisions des DRH restent modestes pour 2017.

La prudence reste le maître mot dans l’établissement des budgets d’augmentations salariales pour 2017, selon les différents cabinets de conseil qui ont sondé leurs clients cet été et qui viennent de publier leurs résultats* : 2,4 % en moyenne globale (augmentations individuelles et collectives) pour Willis Towers Watson ; 2,3 % pour Aon ; Deloitte ayant pronostiqué 1,8 % (lire Entreprise & Carrières n° 1301).

Manque de visibilité.

« On reste à des niveaux historiquement bas en matière de prévisions d’augmentations, car on manque encore de visibilité », commente Vincent Cornet, responsable de l’activité conseil en rémunération d’Aon. Cependant, ajoute-t-il, « la situation s’est inversée cette année pour la première fois depuis 2013 », avec une enveloppe distribuée – de 2,7 % – supérieure au prévisionnel (2,4 %). Et ce, dans un contexte d’inflation quasi nulle.

Tout comme Aon, Willis Towers Watson constate que « les augmentations attribuées en 2016 ont été supérieures à celles de 2015, reflet de la meilleure santé des entreprises ». De fait, selon les deux cabinets, 2 % seulement des entreprises anticipent un gel salarial pour l’année prochaine.

Une embellie relative : « Ce sont d’abord les résultats économiques et financiers de l’entreprise qui impactent son budget d’augmentation », rappelle Vincent Cornet. À cet égard, les entreprises étrangères implantées dans l’Hexagone s’annoncent plus généreuses que celles dont le siège est français avec, selon Aon, un budget prévisionnel de, respectivement, 2,4 % et 1,9 %.

« Tout dépend de l’entreprise – et de son secteur d’activité. Car tous ne sont pas logés à la même enseigne », observe, pour sa part, Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération de Willis Towers Watson. Ainsi, le secteur de l’énergie et des ressources naturelles est « significativement en retrait des autres secteurs depuis plusieurs années », avec un budget de 1,7 %. Dans le même temps, 9 % des employeurs interrogés envisagent d’octroyer entre 3 % et 8 % d’augmentations : « Il s’agit principalement d’entreprises des nouvelles technologies, dont le modèle économique est déjà bien établi ou qui cherchent à s’imposer sur le marché et qui ne regardent pas à la dépense pour attirer les talents, explique Jean-Vincent Ichard. Mais le budget ne dépassera pas 2 % pour 4 entreprises sur 10. Et le regain annoncé de l’inflation, avec un taux estimé par l’OCDE à 0,78 % en 2017, pourrait amoindrir le gain de pouvoir d’achat des salariés. »

« Schizophrénie des DRH ».

Problème : une enquête complémentaire d’Aon axée sur les enjeux RH montre que, si la gestion des talents et des compétences est la première préoccupation des DRH (23 % des répondants), la baisse des coûts – et donc l’optimisation de la masse salariale – arrive en 2e position, ex aequo avec le bien-être au travail et le management de la performance (13 % chacun). Et Vincent Cornet d’évoquer la « schizophrénie des DRH », contraints de « gérer leurs ressources au cordeau », tout en maintenant l’attractivité de l’entreprise auprès des candidats. D’où la tendance à jouer de plus en plus sur « l’expérience collaborateur, en soignant les parcours de carrière, les conditions et l’environnement de travail », conclut Jean-Vincent Ichard.

* L’enquête de Willis Towers Watson porte sur 390 grandes entreprises, celle d’Aon sur 300 entreprises de toutes tailles.

Auteur

  • H. T.