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La semaine

Formation : Les défis à venir des universités d’entreprise

La semaine | publié le : 13.09.2016 | Marie-Madeleine Sève

Un livre blanc avance 60 préconisations pour « faire entrer ces établissements de plain-pied dans le 21e siècle ».

Un livre blanc intitulé “L’université d’entreprise dans une économie en mutation” a été remis à la ministre du Travail, le 8 septembre dernier, par le cabinet conseil en management BPI Group. Il établit 60 préconisations, issues d’une journée de réflexion réunissant 550 acteurs des RH et de la formation*.

« Si la vocation originelle des universités d’entreprise reste inchangée – préserver et organiser la transmission du savoir –, cet enjeu devient crucial, alors que 50 % des métiers d’aujourd’hui ne seront pas les métiers de demain », souligne Sabine Lochmann, présidente du directoire de BPI. L’idée est donc de faire connaître les expérimentations prometteuses aux politiques. Et ces préconisations concrètes visent à relever les défis majeurs sur le rôle, la transmission et la performance économique de ces universités maison.

Dans la première catégorie, on peut relever ce qui touche au développement des compétences en lien avec le développement économique du territoire. « Il s’agit de repérer un écosystème apprenant, afin de pouvoir former tous les acteurs de la chaîne de valeur – fournisseurs, sous-traitants, clients, etc. – dans le cadre d’une entreprise “élargie”, ancrée dans un bassin d’emploi, expose Karine Lonchampt, responsable grands comptes chez BPI. Par exemple, sur son campus, Veolia s’ouvre à tous les acteurs des métiers de services à l’environnement, jusqu’à former des concurrents. »

Ouverture à tous les publics.

Il s’agit ainsi d’affirmer le rôle sociétal de l’université d’entreprise, en ne la réservant plus aux seuls managers et hauts potentiels, mais en l’ouvrant à tous les publics, y compris extérieurs. Elle doit aussi avoir pour mission d’accompagner les salariés dans l’utilisation de leurs droits à la formation, tout en les sensibilisant à la fracture digitale. Et passer de la promesse de « l’emploi à vie » en ses murs, à celle de « l’employabilité à vie ». Les écoles de production de Safran ont ainsi formé à d’autres métiers, internes ou externes, 30 000 opérateurs, dont 40 % sont confrontés à la transformation de leur profession dans les cinq ans.

Dans la catégorie “Défis de la transmission”, l’université d’entreprise tirera avantage à amplifier le partage des savoirs et l’ancrage des apprentissages, en s’appuyant notamment sur l’“effet halo” des stagiaires faisant bénéficier de leurs acquis l’ensemble de l’équipe.

Enfin, dans la catégorie “Performance économique”, BPI aborde la délicate question du retour sur investissement de la formation et propose de se focaliser sur des indicateurs qualitatifs : analyse des feedbacks des stagiaires – à chaud et à six et neuf mois –, mesure de l’employabilité individuelle et collective, impact sur la satisfaction client, etc.

* Lire Entreprise & Carrières n° 1284, sur la journée U-Spring.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève